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Et le droit dans tout ça? La dimension sociale du mariage

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Et le droit dans tout ça?

La chronique JPE est présentée cette semaine sur Radio Espérance par Aude Mirkovic : nous poursuivons notre découverte de la famille juridique avec, cette semaine:

La dimension sociale du mariage

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Bonne écoute!

Chers amis auditeurs, bonjour,
Nous profitons du retour en famille pour redécouvrir celle-ci à partir des données juridiques : je rappelle que, juridiquement, la famille est un ensemble de personnes unies par des liens d’alliance issus du mariage, ou des liens de parenté résultant de la filiation.
Nous allons dire quelques mots du mariage, dans sa dimension sociale aujourd’hui et sa dimension familiale la semaine prochaine. Ensuite viendra le tour de la filiation.
La dimension sociale du mariage : de quoi s’agit-il ?
Il s’agit du statut social, le statut matrimonial, que la société assigne au mariage, plutôt que de laisser la relation des époux dans le champ de leur vie privée.
Je ne parle pas ici du mariage religieux, le sacrement.
Je parle des effets juridiques que la loi civile assigne au mariage, et qu’elle pourrait d’ailleurs faire découler du seul sacrement comme c’est le cas dans beaucoup de pays où le mariage à l’Église emporte ce statut juridique matrimonial.
Un tel statut n’est pas une obligation : la société aurait pu faire du mariage un simple contrat, comme un contrat d’association, engageant les contractants l’un vis-à-vis de l’autre mais n’ayant pas de dimension sociale.
Or, non seulement la loi fait du mariage un contrat, mais elle en fait une institution qui débouche sur un statut social, ce statut matrimonial.
Pourquoi fait-elle cela ? La réponse est plutôt terre à terre : si la société s’intéresse ainsi au mariage, c’est parce qu’elle en a besoin.
Le premier besoin d’une société est de se renouveler et, si le mariage n’est pas nécessaire pour procréer, la plupart des gens ne s’engagent dans un projet d’enfants qu’avec un minimum d’assurance quant à leur avenir, et le mariage à cette préoccupation offre une réponse adaptée.
En outre, la société a intérêt à ce que les enfants viennent au monde dans des circonstances propices pour leur éducation et leur construction, puisqu’ils seront les adultes de demain.
Pour ces raisons, la société institue le mariage, structure adaptée aux besoins de l’enfant qui sont essentiellement des besoins de sécurité et de stabilité.
Est-ce que, en se mariant, les gens deviendraient tout à coup meilleurs que les autres, pour prétendre assurer à l’enfant sécurité et stabilité ?
Non mais, en se mariant, les conjoints acceptent que leur relation familiale ne repose plus sur leurs seules volontés individuelles mais se trouve régie par la loi : le mariage emporte la sécurité car son contenu, ses effets, ne sont pas convenus par les époux et encore moins imposés par l’un à l’autre, ils sont définis par la loi, et plus précisément en France le Code Civil.
Quant à la stabilité, elle résulte de l’engagement qui caractérise le mariage : certes, la loi permet le divorce mais le mariage n’en dure pas moins tant qu’il n’a pas été dissout par la procédure prévue, le plus souvent judiciaire.
En pratique, un couple non marié peut avoir des enfants et être très stable. Mais cette famille demeure, par essence, précaire car les liens familiaux sont suspendus en permanence à la bonne ou moins bonne volonté de chacun.
Le mariage en revanche offre un contexte de sécurité et de stabilité objectif parce que garanti par la loi : il rend ainsi un service social soutenu par les avantages matrimoniaux qui ne sont pas une faveur faite au mariage mais la contrepartie de ce service, en même temps d’ailleurs qu’un encouragement au mariage pour que le service qu’il rend bénéficie au grand nombre.
On comprend alors qu’attribuer les avantages du mariage à tous les couples, mariés ou non, sous prétexte d’une égalité mal comprise, réalise en réalité une discrimination à l’envers car les devoirs sont réservés au mariage alors que les avantages sont attribués à tous, sans que les autres formes de vie ne rendent le même service social.
Le mariage est ainsi rendu peu attractif.
Les premiers à être privés de ses bienfaits sont les enfants, mais aussi les conjoints et finalement la société entière.
D’où l’intérêt pour chacun de redécouvrir la dimension sociale de son mariage et d’en prendre soin. De prendre soin du mariage des autres, par des conseils opportuns. Pour les jeunes, de se préparer à son propre mariage en intégrant cette dimension sociale, si belle.
Conjoints, vous n’êtes pas les seuls concernés par votre mariage, il est bien plus grand que vous ne le pensez.
Belle journée à tous !

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