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Agir face à un contenu inadapté proposé aux enfants

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Agir face à un contenu inadapté proposé aux enfants

(chronique radio Olivia Sarton)

Et le droit dans tout ça ?

Chronique Juristes pour l’enfance sur Radio Espérance par Aude Mirkovic et Olivia Sarton, le vendredi à 7h50, 12h40 et 19h04

Durée 3 minutes

Ecoutez l’émission ICI

Notre association est régulièrement sollicitée par des parents dont les enfants sont heurtés par des manuels, des livres ou des vidéos dont l’étude leur est demandée dans le cadre scolaire. On nous demande que faire. Prévention, action et réparation sont les 3 conseils que je voudrais donner.

Prévention : les parents sont les premiers éducateurs de leurs enfants. Et cette belle mission qui leur est confiée implique qu’ils s’assurent du contenu donné aux enfants, y compris dans le cadre scolaire. Chers parents, il faut lire ou à tout le moins feuilleter préalablement, c’est-à-dire avant vos enfants, les manuels et livres imposés ou conseillés par le professeur. Et il faut visionner les supports vidéos.
Si vous estimez que le contenu d’un ouvrage ou d’une vidéo est profondément inadapté et qu’il portera préjudice à votre enfant, vous pouvez légitimement vous opposer à ce qu’il lise cet ouvrage ou regarde cette vidéo, mais en justifiant votre opposition, ce qui demande un peu de travail : c’est le temps de l’action !

Action
Cette action va nécessiter tout d’abord de la bienveillance : ne pensez pas que l’enseignant qui a demandé de lire tel livre ou regarder telle vidéo, est nécessairement mal intentionné. Il peut agir par maladresse, ignorance, légèreté ou tout simplement par indifférence. Je veux dire par là, qu’à force de regarder et lire des contenus toujours plus violents, transgressifs voir même pornographiques, un certain nombre d’adultes ne perçoivent plus ce qui peut atteindre profondément l’âme et l’esprit d’un enfant. Ayez cela en tête et prenez soin de garder toujours de la mesure et la plus grande courtoisie dans les échanges consacrés à la résolution de la difficulté.

Second outil de l’action, l’objectivation : Les reproches généraux sont contre-productifs. Il est nécessaire d’analyser finement et de manière linéaire le livre ou la vidéo, afin de relever les passages qui peuvent porter atteinte à l’innocence de l’enfant, à son intimité, au respect de ses opinions, de sa liberté de pensée, de conscience et de religion… et regrouper ensuite ces passages par thèmes que vous soulignerez au professeur. Il faut parfois faire preuve d’habilité en utilisant des qualificatifs incontestables comme la discrimination, le sexisme etc.

Enfin, il faut incarner vos propos : Il faut rendre évident le caractère choquant de l’œuvre en étant très factuel. Pour cela, plusieurs moyens peuvent être employés : en rendez-vous, on peut demander à l’enseignant de lire à voix haute les passages incriminés et lui faire prendre conscience de sa gêne à cette lecture à voix haute. Par courrier, il faut transcrire les exemples permettant d’illustrer le caractère inadapté de l’œuvre en citant les pages et les paragraphes ou pour une vidéo en relevant les minutes et secondes des extraits choquants. Et il faut insister sur le fait que tous les enfants n’ont pas la même maturité au même âge et que leur innocence et leur enfance doivent être respectées car elles sont uniques dans leur vie.

J’arrive enfin au dernier temps que j’appelle la réparation
Parfois il est trop tard, l’enfant a lu ou vu l’œuvre. Il faut pour autant encore agir.
Auprès du professeur tout d’abord pour lui demander qu’il écarte l’œuvre ou la vidéo pour les classes qu’il aura dans le futur, et également pour lui faire prendre conscience de l’impérieuse nécessité pour la suite de l’année de proposer aux élèves des ressources belles et positives, permettant d’enrichir à la fois la réflexion, la culture et le regard d’espérance sur le monde.
Et bien sûr il faut agir auprès de l’enfant pour restaurer ce qui a été abîmé par l’œuvre, en dialoguant avec lui tout d’abord, en cherchant d’autres ouvrages ou vidéos qui pourront réparer la vision faussée, et si nécessaire dans les cas les plus graves où l’enfant a été traumatisé, il faut l’emmener consulter un thérapeute spécialisé.

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