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Non à la GPA ! (chronique radio par Olivia Sarton)

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référé salon GPA france
Une chronique présentée chaque semaine par Juristes pour l’enfance sur Radio Espérance
Présentée par Aude Mirkovic et Olivia Sarton, le vendredi à 7h50, 12h40 et 19h05 ainsi que le samedi à 8h20 (durée 3 minutes)

Chronique du 17 décembre 2021 : Non à la GPA !

A écouter sur Radio Espérance ICI

Chers amis bonjour et bienvenue dans la chronique des Juristes pour l’enfance « Et le droit dans tout ça » présenté aujourd’hui par Olivia Sarton

Il y a quelques jours, la CIAMS, la coalition internationale pour l’abolition de la maternité de substitution, a rendu publique une réponse adressée par le cabinet du Président de la République au sujet de la gestation pour autrui. Sans doute, la CIAMS a-t-elle choisi de diffuser cette réponse pour lancer le sujet dans la campagne présidentielle.
Alors que le candidat écologiste Yannick Jadot a annoncé être pour la légalisation d’une GPA abusivement dite éthique, le cabinet du Président Macron a indiqué qu’il n’était pas question d’autoriser la GPA en France car elle mettait en question la dignité du corps de la femme et sa marchandisation.

On peut déjà regretter dans cette réponse que pas un mot ne soit dit sur l’enfant.

Certes, il est important de dénoncer l’exploitation du corps des femmes à des fins reproductives et l’atteinte à leur dignité que représente la mise en commerce de leur maternité.

Mais comment peut-on oublier, vis-à-vis des enfants, l’atteinte portée aux principes d’indisponibilité du corps et de l’état des personnes ?
La GPA viole ces principes, car elle permet de se faire remettre un enfant contre de l’argent, et de mettre la main sur son état-civil par l’établissement d’une fausse filiation. Sans parler des dommages causés par l’arrachement brutal à la mère qui l’a porté pendant 9 mois.

Les relations de GPA étalées sur internet projettent une lumière crue sur le peu de cas fait de l’intérêt de l’enfant :

  • que ce soient les enfant nés en Ukraine que leurs commanditaires ne viennent pas chercher et qui sont finalement abandonnés dans un orphelinat,
  • ou la triste histoire de cette femme ayant déjà obtenu plus d’une quinzaine d’enfants par GPA et qui ambitionne de s’en offrir une centaine,
  • ou encore maintenant les arrangements choquants de cet homme britannique de 52 ans : marié avec un premier homme, il a obtenu 5 enfants par GPA et a conservé d’autres embryons congelés. Après trente ans de vie commune, notre homme met fin à son mariage pour contracter une nouvelle union avec l’ex petit ami de sa fille aînée. Avec celui-ci qui a la moitié de son âge, il décide d’avoir 4 nouveaux enfants par GPA, dont deux seront issus des embryons congelés lors de la première union. Considérant que les enfants qui vont naître seront alors aussi ceux du premier mari, les trois hommes ont demandé et obtenu de figurer tous les trois sur l’acte de naissance des enfants à naître. Qui n’auront pas de mère. Mais bien sûr, peu importe tant que l’acte d’état-civil satisfait les adultes.

Revenons à la réponse du cabinet du président de la République. Qu’en penser alors que la France s’enfonce dans un double discours ?

Elle condamne officiellement la GPA mais autorise avec une coupable tolérance le démarchage de clients sur le territoire français ; elle régularise à leur retour la situation de ses ressortissants ayant recouru à la GPA à l’étranger ; et elle participe apparemment sans réserve à un groupe de prétendus experts qui au sein de la Conférence de la Haye poursuit le but de fixer un cadre règlementaire aux GPA.

Alors ne nous fions pas aux déclarations de principe qui ne s’appuient pas sur des engagements fermes : un candidat qui prétend être opposé à la GPA devrait s’engager à modifier la législation française pour sanctionner pénalement le recours à la GPA y compris réalisée à l’étranger ainsi que pour sanctionner pénalement ceux qui proposent leurs services d’intermédiaires en France, que ce soit lors de salons commerciaux ou via des sites internet. Enfin, ce candidat devrait s’engager à refuser tout encadrement prétendument éthique de la GPA et œuvrer pour son abolition universelle.

Alors en attendant les élections, que pouvez-vous faire ? Ecrivez aux différents candidats qui se sont déjà déclarés pour leur faire connaître votre point de vue. Boycottez toutes les interviews, émissions pro GPA et au contraire soutenez ceux qui s’y opposent par exemple en achetant les récents livres parus pour dénoncer cet odieux trafic. Chaque petite action compte ! Merci à vous

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