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Transidentité : deux spécialistes de l’enfance alertent sur l’augmentation des « dysphories de genre »

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Dans un essai engagé, la pédopsychiatre Caroline Eliacheff et la psychanalyste Céline Masson alertent sur l’augmentation des cas d’enfants voulant changer de genre.

par Alice Le Dréau sur lacroix.fr le 11 février 2022

https://www.la-croix.com/Sciences-et-ethique/Transidentite-deux-specialistes-lenfance-alertent-laugmentation-dysphories-genre-2022-02-11-1201199817

Un scandale sanitaire annoncé. C’est ainsi que Caroline Eliacheff et Céline Masson, les autrices de La Fabrique de l’enfante transgenre(1), qualifie la multiplication, ces dernières années, des cas de « dysphories de genre » chez les mineurs. La dysphorie de genre est ce trouble ressenti par des enfants ne se reconnaissant pas dans leur sexe de naissance, fille ou garçon, et voulant appartenir au sexe opposé. « Selon les pays, sur une période de dix à quinze ans, les diagnostics ont augmenté de 1 000 à 4 000 % » écrivent la pédopsychiatre et la psychanalyste dès leur introduction.

Que les enfants se questionnent sur leur identité, qu’une petite fille joue les garçons manqués, qu’un petit garçon dise qu’il préférerait être une fille, soit. Ces interrogations sont propres aux périodes de transition que sont l’enfance et l’adolescence, et ont toujours existé. « Nous ne nions pas, non plus, le malaise identitaire ressenti par certains enfants. Ce qui a changé, c’est la réponse qui est apportée à ces questionnements par les parents, la société, les médecins. Au nom de l’autodétermination, de la puissance de la volonté, on dit à ces enfants : ce que tu désires, tu peux le faire », dénonce Caroline Eliacheff. Mais l’enfant est-il à même de réellement consentir ? Mesure-t-il les conséquences de son désir ? « Les enfants ont le droit d’exprimer tous leurs désirs. Tous leurs désirs ne sont pas pour autant réalisables. »

Diagnostics parfois posés trop tôt
Conséquence : les diagnostics sont parfois posés bien trop tôt. « La démarche est censée prendre du temps, s’étaler sur plusieurs rendez-vous, mais ce n’est pas ce que nous disent les parents, précise Caroline Eliacheff. Eux racontent qu’au bout de 3 ou 4 consultations, l’enfant est invité à entamer un parcours d’hormones. » Le début d’un processus qui peut aboutir à des opérations chirurgicales de « réassignation sexuelle ». Le livre alerte en affirmant qu’il est de la responsabilité de tous de mener campagne pour prohiber les interventions médicales et chirurgicales sur les corps des enfants et adolescents ne présentant aucune pathologie, « puisque la dysphorie de genre n’en est pas une » (2).

Seulement, gare à quiconque voudrait s’éloigner de la « doxa », déplore la pédopsychiatre, signataire de plusieurs tribunes sur le sujet. L’argument de la transphobie, opposé à qui ne rentre pas dans cette mouvance de tolérance, est « un argument d’intimidation extrêmement fort. Alors qu’il s’agit juste de prudence », précise t –elle.

Démonstration radicale
Dans une démonstration en douze points, que certains trouveront sans doute radicale, les autrices vont jusqu’à estimer, dans un des chapitres du livre, que l’idéologie transidentitaire se rapproche « par mains aspects » (le poids des réseaux sociaux, la création d’une communauté, la coupure avec les proches, le lobbying…) d’un embrigadement proche des mécanismes sectaires, qui contribue à en faire une « mystification collective et contemporaine ».
Car l’humain est « faillible, sexué et mortel », rappellent les autrices. Qui font aussi de leur livre, finalement, une réflexion philosophique, éthique, sur les limites assignées au corps. En prétendant s’en affranchir, le transgenrisme promeut la transformation de soi et une forme de toute-puissance. Mais « s’il n’y a plus de corps, plus de sexe, plus de femmes, plus d’enfants, que reste-t-il de l’humain ? »
 
 

(1) Éd. de l’Observatoire, 112 p., 12 €.

(2) Elle a été retirée de la liste des maladies mentales de l’OMS en 2019.

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