Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

GPA et Ukraine (chronique radio par Olivia Sarton)

Table des matières

Une chronique présentée chaque semaine par Juristes pour l’enfance sur Radio Espérance

Présentée par Aude Mirkovic et Olivia Sarton, le vendredi à 7h50, 12h40 et 19h05 ainsi que le samedi à 8h20 (durée 3 minutes)

A écouter sur Radio Espérance ICI

 

Bonjour à tous, vous retrouvez sur Radio Espérance la chronique des Juristes pour l’enfance Et le droit dans tout ça, présenté aujourd’hui par Olivia Sarton

 

Comme pendant le premier confinement du printemps 2020, des français partis en Ukraine pour réceptionner un bébé commandé par gestation pour autrui demandent assistance et rapatriement à notre administration. D’autres français restés sur notre territoire s’inquiètent sur les réseaux sociaux de ne pas pouvoir récupérer les enfants qui doivent naître dans les jours ou les semaines qui viennent ; et d’autres encore demandent ce qu’il va advenir des embryons congelés en attente d’implantation dans l’utérus de mères porteuses ukrainiennes.

Les médias relaient avec complaisance leur discours qui incrimine la guerre, comme leurs prédécesseurs avaient incriminé la pandémie, et qui incrimine également l’interdiction légale de la gestation pour autrui en France qui les a contraint – disent-ils – à passer un contrat avec des sociétés étrangères.

Une députée LREM a évoqué leur situation en écrivant à leur sujet qu’il s’agissait de français partis pour tourisme médical en Ukraine et coincés sur place avec des nourrissons de quelques jours.

 

Voilà donc une nouvelle fois éclairée au grand jour la position hypocrite de notre pays qui officiellement prohibe la gestation pour autrui, laquelle constitue en France un délit pénal, mais qui en réalité encourage sa réalisation à l’étranger en la qualifiant cette fois-ci de « tourisme médical ».

Il faut dénoncer le mensonge qui consiste à dire que les situations dramatiques auxquelles nous allons assister (avec notamment des bébés qui vont courir un risque de mort ou d’abandon si leurs commanditaires ne viennent pas les chercher), n’adviendraient pas si la GPA était légalisée en France.

Il n’en serait rien. Si aujourd’hui des français s’adressent à des jeunes femmes ukrainiennes pour porter un enfant qu’elles devront leur remettre, c’est parce que ces femmes sont dans une situation de détresse économique due au conflit existant depuis plusieurs années sur leur territoire, aux déplacements de population et à la pauvreté, situations dramatiques qui les incitent à vendre leur corps et l’enfant qu’elles portent pour pouvoir soigner ou envoyer à l’école leurs enfants aînés. C’est l’exploitation de ces situations miséreuses qui permettent à des sociétés commerciales de proposer des offres de GPA low cost. Si demain la GPA était légalisée en France, son coût serait comparable à celui des GPA réalisées aux Etats-Unis. Les français qui se rendent aujourd’hui en Ukraine pour profiter des tarifs attractifs pratiqués grâce à la guerre et la pauvreté, continueront à s’y rendre demain pour les mêmes raisons, en disant qu’ils y sont contraints car la GPA en France leur serait inaccessible financièrement…

Ces français disent également qu’ils n’ont pas d’autre choix pour avoir un enfant puisque pour des raisons médicales, ils ne peuvent pas eux-mêmes concevoir et donner naissance. C’est là un deuxième biais qu’il ne faut pas cesser de dénoncer. Oui, la stérilité est une souffrance, mais avoir un enfant n’est pas un dû, et la gestation pour autrui n’est pas une option envisageable. Les enfants qui en naissent deviendront des adultes qui devront affronter l’épreuve de savoir qu’ils ont été commandés, séparés brutalement de la femme qui les a portés pendant 9 mois et dont ils ont partagé et ressenti les émotions intimes, qu’ils ont été remis contre paiement, et enfin qu’ils sont privés de la possibilité de faire établir leur filiation biologique.

 

Il n’y a qu’une seule option envisageable : l’abolition universelle de la GPA. Réclamez-là à nos dirigeant politiques sans vous lasser ! Nous ne pouvons pas rester silencieux à la pensée des épreuves terribles auxquelles sont soumis les femmes ukrainiennes et les bébés qu’elles ont accepté de porter pour survivre, au profit d’étrangers plus fortunés. Alors, ne cessez pas de dénoncer cette injustice.

Partagez:

A découvrir également

Découvrez les autres sujets que nous avons abordés