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A mon député qui a voté POUR le PJL bioéthique en 1ère lecture

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Cher législateur pour tous les Français,  

Vous avez voté « pour » le projet de loi bioéthique en première lecture en octobre dernier.

Vos intentions étaient sans doute généreuses et belles.

Mais la réalité du texte l’est moins, et ceci apparaît encore plus flagrant quelques mois, et une épidémie, plus tard.

  • Quand la France est endeuillée et meurtrie, nous devons cesser de nous diviser ;
  • Quand 35 000 familles peuvent enfin se retrouver pour faire leur deuil, il faut le respecter et faire silence ;
  • Quand tant et tant de salariés, d’indépendants, d’artisans, d’entrepreneurs, de jeunes, s’inquiètent de leur avenir, l’urgence est de les rassurer ;
  • Quand le chômage partiel généralisé exige un sursaut de volonté à tous niveaux ;
  • Quand ceux qui étaient applaudis tous les soirs, défilent de nouveau dans la rue ;
  • Quand l’Etat peine à exercer sa fonction régalienne de police ;
  • Quand la science vient elle-même de prouver ses limites face aux choses de la vie, c’est-à-dire un virus ;

Nous sommes dans l’attente d’une parole, forte, généreuse, rassembleuse.

Au contraire, en rupture complète avec les attentes de ceux qui vous ont élus, vous allez reprendre les discussions sur le projet de loi bioéthique et la commission spéciale bioéthique se réunit à cette fin dès ce soir, lundi 29 juin.

L’Association Juristes pour l’Enfance vous demande de bien vouloir prendre en considération les points suivants :

1) Alors que le Haut conseil du financement de la protection sociale annonce en 2020 une « rupture sans précédent pour la sécurité sociale » , comment l’assurance maladie aurait-elle les moyens de prendre en charge, à 100% qui plus est, des PMA pour des personnes fertiles quand certains malades du COVID n’ont pas été soignés faute de respirateurs ou de place dans les hôpitaux ?

2) Quel est le monde d’après que, en tant que législateur, vous souhaitez faire advenir : un monde peuplé d’enfants sans généalogie paternelle, qui fabrique des chimères humain/animal et organise la congélation des ovocytes pour réaliser plus tard un projet parental version troisième âge ?

3) Voulez-vous vraiment la généralisation de la PMA, qui n’est autre chose que l’exploitation lucrative de la procréation humaine, faisant de l’humain la matière première et le consommateur d’un même marché ? Ne serait-il pas plus respectueux de l’humain de relancer les recherches publiques sur la restauration de la fertilité, actuellement au point mort ?

Chaque enfant qui vient au monde doit être choyé et accueilli, quel que soit son mode de conception, mais la loi n’a pas à institutionnaliser l’effacement symbolique du père.

Nous sommes des hommes et des femmes de désir, mais la satisfaction du désir sans recherche de la justice a pour première l’enfant pour première victime car la loi du désir n’est rien d’autre que la loi du plus fort.

Les Français ne veulent pas de toujours plus de procréation artificielle, ils veulent l’écologie. Pourquoi la procréation humaine devrait-elle être exclue de cette préoccupation écologique générale autant que bienvenue ? Pourquoi imposer aux enfants de commencer leur existence dans des éprouvettes et par des manipulations de gamètes, quand chacun aspire à retrouver l’authenticité dans tous les domaines ?

Le message qui sort des urnes au lendemain de la crise du COVID est clair : nous vous le demandons solennellement, concentrez-vous sur les priorités, pas sur les intérêts financiers des fonds d’investissement du secteur de la fertilité.

Avec notre confiance, recevez l’expression de nos sentiments bien cordiaux

Aude Mirkovic

Maître de conférences en droit privé

Porte-parole de l’association Juristes pour l’enfance

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