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Chronique radio : instruction en famille (école à la maison)

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Et le droit dans tout ça?

Votre chronique chaque semaine sur Radio espérance

Par Aude Mirkovic et Olivia Sarton, le vendredi à 7h50, 12h40 et 19h10 ainsi que le samedi à 8h20

Chronique du 15 janvier 2021 A écouter ICI

Chers amis auditeurs bonjour ! Bienvenue dans votre chronique « et le droit dans tout ça » présentée par Aude Mirkovic.

Quelques mots aujourd’hui sur le projet de loi confortant le respect des principes de la République, un texte annoncé pour lutter contre le communautarisme et le séparatisme islamique, qui comporte en réalité de nombreuses restrictions des libertés, pour tout le monde.

Par exemple, ce texte supprime la liberté pour les parents de choisir l’instruction en famille.

De quoi s’agit-il ? Tous les enfants doivent être instruits, mais cette instruction peut se faire soit en établissement scolaire, c’est de loin le cas le plus fréquent, soit en famille. C’est « l’école à la maison ».

Le projet de loi veut supprimer cette liberté, sauf dérogations limitativement énumérées : il faudra donc demander l’autorisation d’instruire son enfant en famille, et seulement dans quelques cas autorisés.

Peut-être pensez-vous que vous n’êtes pas concerné car vos enfants vont, ou sont allés, comme la plupart des enfants, à l’école.

Et puis, quel est le problème d’obliger tout le monde à aller à l’école me direz-vous ?

Personne ne prétend que l’instruction en famille soit meilleure que l’école. En ce qui me concerne, mes enfants vont à l’école et je n’ai aucune intention de faire l’école à la maison.

Mais il s’agit d’une liberté, liberté pour les parents de choisir ce qui convient à leurs enfants. Nous sommes donc tous concernés car la suppression d’une liberté n’est jamais de bon augure pour personne.

Le motifs allégués sont d’abord ce risque de communautarisme ou de séparatisme. Mais aucun élément ne permet d’identifier cette dérive : les jeunes radicalisés en général sortent de l’école publique, ils n’ont pas été instruits en famille.

L’étude d’impact du projet de loi pointe encore une prétendue défaillance structurelle d’apprentissage. C’est surprenant car seulement 7,2 % des contrôles effectués sont jugés non satisfaisants par les inspecteurs.

Ce résultat est bien inférieur au taux d’échec dans les établissements scolaires. A titre d’exemple, en 2018, à la Journée de Défense et de citoyenneté, 11,5 % des jeunes rencontraient des difficultés de lecture.

La liberté de choisir l’école à la maison est précieuse : elle permet par exemple aux parents de choisir des pédagogies alternatives. Elle leur permet d’instruire à la maison des enfants harcelés quand le collège ou le lycée minimise les faits, ou ne parvient pas à les endiguer, et qu’il n’y a pas d’autre solution de scolarisation à proximité.

Dans les grandes villes, les familles peuvent trouver de nombreuses solutions adaptées à leur enfant : par exemple, il existe des secondes « tremplin » réalisées en 2 ans, ou au contraire collège effectué en 3 ans seulement, etc. Mais en dehors des grandes villes, les familles n’ont pas accès à cette diversité et seule l’instruction en famille leur permet de s’adapter au rythme de leur enfant.

Plutôt que de porter atteinte à une liberté fondamentale, il convient si besoin de compléter le dispositif actuel pour s’assurer de l’instruction effective de chaque enfant.

Allez, cela fait combien de temps que vous n’avez pas écrit à votre député ? Retrouvez cette chronique sur le site JPE, vous pourrez y piocher quelques idées.

A la semaine prochaine !

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