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La transidentité n’est pas pour les enfants, entrevue avec Scott Newgent

Table des matières

Scott Newgent est un homme trans américain qui témoigne de l’immense difficulté que représente la transition physique et milite activement contre l’atteinte au corps de l’enfant.

Entrevue avec Scott Newgent, fondateur de TRevoices – TRans Rational Educational Voices, par l’observatoire La petite sirène

«Nous sommes dans une position étrange où dire la vérité est considérée comme « ne pas aimer ». Oublions cela».

«Parents, apprenez ce mot – à fond – PRÊTS ? NON !»

Pour en savoir plus: articles de Scott New sur son site ICI

Scott, merci beaucoup de répondre à nos questions. Le public français est très reconnaissant de pouvoir bénéficier de votre expertise et de votre expérience. Pouvez-vous nous parler brièvement de votre parcours de vie et de votre transition ?

Je suis un homme transgenre de quarante-huit ans qui a effectué sa transition à l’âge de quarante-deux ans, et je suis parent de trois adolescents. Avant ma transition, j’étais connu sous le nom de Kellie King, cadre commerciale dynamique et performante, constamment en tête du classement des ventes et qui a reçu d’innombrables honneurs, récompenses et distinctions.

À l’âge de 42 ans, j’ai pris une décision qui a transformé mon existence. Tout ce qui était autrefois de l’or s’est transformé en charbon, presque instantanément. Cette décision était de passer de lesbienne à transgenre, pour devenir Scott Newgent.

J’ai supporté complication médicale après complication médicale en raison du parcours de soins de santé transgenre [i.e. de la transition médicale[1]]. J’ai perdu tout ce pour quoi j’avais travaillé : ma maison, ma voiture, mes économies, ma carrière, ma femme, mon assurance médicale et, surtout, ma foi en moi-même et en Dieu. Dans une lutte pour survivre, je suis allé d’une urgence à l’autre, en essayant de comprendre le mystère de mes problèmes de santé. J’ai fait l’expérience personnelle de la vérité sur la dangerosité et le caractère périlleux de la transition médicale. J’ai appris à mes dépens que si vous tombez malade à cause du parcours de soins de santé transgenre [i.e. de la transition médicale[2]], vous verrez des médecins lever les bras au ciel et dire l’une des deux choses suivantes : 1) « les soins de santé des personnes transgenres est expérimental, et je ne sais pas ce qui ne va pas » ou 2) « vous devez retourner voir les médecins qui vous ont blessé en premier lieu ».

Mes complications médicales comprennent sept interventions chirurgicales, une embolie pulmonaire, une crise cardiaque provoquée par le stress, une septicémie, une infection récurrente de 17 mois, 16 séries d’antibiotiques, trois semaines d’antibiotiques quotidiens par voie intraveineuse, une chirurgie reconstructive du bras, des dommages aux poumons, au cœur et à la vessie, des insomnies, des hallucinations, un syndrome de stress post-traumatique, un million de dollars de frais médicaux et la perte de ma maison, de ma voiture, de ma carrière et de mon mariage. Tout cela, et pourtant je ne peux pas poursuivre le chirurgien responsable – en partie parce qu’il n’existe pas de standard de comparaison structuré, testé ou largement répandu pour les soins de santé des personnes transgenres.

Chaque fois que je fermais les yeux pour abandonner, les visages de mes enfants apparaissaient dans mon esprit, me rappelant qu’ils valaient toutes les douleurs. Chaque fois que cela devenait trop dur, je disais en silence et sans cesse : « Pas aujourd’hui, pas demain, tout ce que vous voulez, mais je n’abandonnerai pas mes enfants. »

Cette détermination a débloqué une clé pour mon rétablissement médical. Alors que je commençais à me remettre de plusieurs expériences de mort imminente dues à ma transition de genre, j’ai étudié de manière obsessionnelle. J’ai été choqué par les médecins de qualité médiocre qui, dans le monde entier, ne sont pas tenus pour responsables, et j’ai été surpris par chaque site Web et article de journal que j’ai lu.

Mais la bombe qui a mis le feu aux poudres, c’est quand j’ai découvert que l’industrie médicale poussait les enfants à faire une transition médicale. Une fois que j’ai appris ce qu’ils faisaient aux enfants, mon profond caractère implacable a forgé le moyen pour unir des groupes disparates afin de lutter pour nos enfants. A chaque clameur, j’espère ouvrir la voie à un plus grand nombre de personnes transgenres qui croient comme moi trouver un foyer ; et [aider] les parents à tenir tête avec confiance aux professionnels de la santé et à dire, « non, mon enfant ne fera pas de transition médicale pendant l’enfance. » J’espère et je prie pour y parvenir : amener les gens à se donner la main, de tous les horizons, croyances, sexualités et positions politiques, à s’unir et à dire collectivement : « Pour cela, nous sommes solidaires – LA TRANSITION MEDICALE N’EST PAS ACCEPTABLE POUR UN ENFANT. » J’ai donc fondé TRevoices – TRans Rational Educational Voices – qui se bat pour la vérité, la réalité et la prise en charge de tous ceux qui sont transgenres, pensent l’être ou sont touchés par le mouvement transgenre. À travers ce combat, je me sens béni d’être une voix qui aide les autres.

Si vous êtes d’accord, envisagez de nous rejoindre à TReVoices !

Votre expérience de la transidentité vous conduit à militer contre l’application aux enfants des processus de transition : pouvez-vous expliquer pour quelles raisons principales ?

Lorsque vous commencez une transition médicale, on vous raconte une version de Disney qui équivaut à regarder « des tout-petits sauter au milieu des pâquerettes » ; imaginez que vous regardez le soleil se coucher et que vous vous adossez à un arbre en sirotant un thé glacé. C’est l’image qui m’a été décrite. À 42 ans, même moi, je n’étais pas capable de déchiffrer les complications, car l’industrie médicale et de la santé mentale a fait en sorte que la transition semble aussi simple que de mâcher un chewing-gum. Chaque fois que je posais une question, mes préoccupations étaient balayées d’un revers de la main, me faisant sentir insignifiante et puérile. A ce moment-là, j’étais une femme d’âge mûr, cadre commerciale couronnée de succès. Si moi j’étais intimidée, les enfants et les adolescents n’ont aucune chance.

Alors, au moment où je me remettais de plusieurs expériences de mort imminente, j’ai commencé à étudier la transition médicale et j’ai réalisé que la santé des trans n’avait pas de standard de référence pour les soins. Cela m’est apparu clairement lorsque plusieurs avocats m’ont dit sans ambages : « La santé des trans n’a pas de standard de référence – Ces complications médicales que vous avez ? Il n’y a rien à quoi les comparer, donc on ne peut pas vous aider à faire un procès. Ce sont des procédures expérimentales. » Les gens citent les normes de la WPATH [World Professional Association for transgender health : association professionnelle mondiale pour la santé des personnes transgenres], mais elles sont remplies de « à la discrétion du médecin » et cela ne tient pas devant un tribunal.

En creusant davantage, j’ai découvert que Lupron, le laboratoire pharmaceutique qui fabrique des bloqueurs d’hormones, n’avait pas l’approbation de la FDA pour traiter les enfants atteints de dysphorie de genre. Aucune étude sur cette cohorte n’avait été faite. Pourtant, ils prétendent que c’est réversible. Lupron a été poursuivi en justice par le gouvernement américain, il a perdu et a été condamné à une amende de 874 millions de dollars pour publicité mensongère et corruption. Il a été considéré comme une « entreprise criminelle » en 2001. Et c’est cette société que le monde entier écoute ? De plus, les chercheurs néerlandais à l’origine du protocole visant à administrer des bloqueurs de puberté aux enfants souffrant de dysphorie de genre à l’adolescence ont déclaré cet hiver qu’aucune étude n’étayait le nouvel usage des bloqueurs de puberté pour les enfants souffrant de dysphorie de genre à l’adolescence.

Alors que je commençais à me remettre, j’ai rejoint Twitter et les nouvelles n’ont cessé d’empirer. Une augmentation de 4000% des enfants prétendant être trans et mis sur le marché pour commencer la transition. J’ai découvert que Lupron fait huit fois plus de bénéfices lorsque des enfants se voient prescrire des hormones de substitution que lorsque l’ordonnance est rédigée pour des adultes. Oui, vous avez bien lu.

Je pourrais continuer encore et encore, et chaque fait étonnerait les personnes qui lisent ceci. Vous pouvez apprendre d’autres faits choquants sur les complications médicales sur mon site web, TRevoices.

Quel conseil donneriez-vous aux enfants et aux adolescents qui désirent engager une transition et pensent que c’est pour eux la seule manière envisageable d’être heureux ?

J’ai une ex-belle-mère. Elle me rendait et me rend toujours fou. Elle m’appelle toujours Kellie. Elle est presque sourde, et si nous sommes en public, elle utilise [pour moi] des pronoms féminins et crie quand elle parle. Les gens la dévisagent parce que maintenant j’ai autant l’air d’une femme que le Géant Vert, alors elle a l’air d’une vieille folle et les gens rient ! Nous avons eu une relation amour-haine, mais je l’aime parce qu’elle fait partie de la famille.

Lors d’une visite, elle était assise sur le canapé en train de lire, et j’ai claqué la porte d’entrée. J’étais en train de crier après quelqu’un au travail parce qu’il avait raté une occasion, et je fulminais et jurais, et j’ai jeté mon téléphone qui s’est brisé ! Oui, je suis passionné. J’ai commencé à expliquer à ma compagne pourquoi j’étais en colère. Si les gens faisaient exactement ce que je dis, je serais heureuse. Ma belle-mère est entrée dans la cuisine et, alors qu’elle versait de l’eau chaude dans sa tasse de thé, elle a dit : « Kellie, le bonheur est un travail intérieur ; rien de ce qui est à l’extérieur n’apportera le bonheur. » Je l’ai regardée et j’ai dit : « Tais-toi, Melody ! » Puis, on a tous rigolé. Elle me connaît et je l’ai dit d’une manière amusante, en essayant de lui enlever cette merveilleuse idée qui, à ce moment-là, m’a semblé être une totale absurdité. Mais en quittant la cuisine, j’ai eu un déclic et j’ai su au fond de moi qu’elle avait raison : le bonheur est un travail intérieur !

Les gens doivent comprendre cela. À l’heure actuelle, nous prenons des enfants qui ne sont pas en forme à un moment où ils le voudraient à tout prix, et nous les privons de la possibilité de trouver le bonheur intérieur. Nous disons à des enfants qui grandiront pour devenir lesbiennes, homosexuels, autistes, maladroits, lauréats du prix Nobel, tous ces enfants qui grandiront et deviendront des adultes cools et gagnants parce qu’ils auront connu des difficultés dans leur enfance, tous ces enfants dont les expériences dans leur enfance les auront poussés à chercher en eux-mêmes une confiance déterminée, et nous leur disons : « Il y a quelque chose qui ne va pas chez toi. Si tu prends ce bloqueur d’hormones, si tu t’injectes ces hormones synthétiques du sexe opposé, si tu procèdes à une ablation de tes seins qui sont par ailleurs en parfaite santé, tu te sentiras bien. Et si nous nous trompons et que tu n’es pas trans, ne t’inquiète pas car tout est réversible. » En d’autres termes, nous mentons à nos enfants – et à nous-mêmes en tant que société.

Je veux donc rappeler à ces enfants et à leurs parents : Le bonheur est un travail intérieur. Il peut être extrêmement difficile de faire face et de construire une résistance aux sensations pénibles, mais c’est possible.

Vous semblez dire que si vous étiez aujourd’hui replacé dans votre situation antérieure à votre transition, mais en ayant la connaissance de ce que le parcours de transition médicale implique, vous auriez procédé différemment. Est-ce exact ? Qu’auriez-vous pu envisager comme parcours alternatif ?

C’est une évolution pour moi, et mon point de vue a changé depuis mon entrée dans l’arène de l’activisme il y a presque deux ans. Si j’avais une boule magique pour me ramener au moment où j’ai décidé de faire une transition médicale, je dirais que « non », je ne referais pas de transition. Cela a été difficile à dire publiquement, car franchement, c’est embarrassant. Eh bien, j’ai largement dépassé le stade de l’embarras, n’est-ce pas ? Autant faire bouger la situation que j’ai eue, comme le dit ma sœur ! Alors non, si c’était à refaire, je ne le ferais pas.

Mais il y a un autre mensonge que les gens répandent : « Détransition ». Et ce n’est pas ce que les gens croient. La vérité ? Je ne pourrai jamais redevenir celle que j’étais. Jamais. Croire que je pourrais revenir en arrière n’est qu’un autre fantasme, et franchement, j’en ai assez avec les fantasmes. La transition médicale est permanente : point final ! Les hormones sont permanentes et ont des effets durables ; nous n’avons aucune idée de ce qui va arriver à ces jeunes qui les prennent pour le reste de leur vie. Nous voyons des enfants de 19 ans avec un cœur de la taille d’un enfant de 12 ans qui limite leur vie ; nous voyons de jeunes adultes qui ont commencé à souffrir d’ostéoporose précoce. Nous sommes dans une position étrange où dire la vérité est considérée comme « ne pas aimer ». Oublions cela.

Les parents ? Vous devez savoir que les bloqueurs d’hormones causent des dommages, qu’ils ne sont pas réversibles et que leur utilisation pour les enfants souffrant d’une dysphorie de genre n’améliore pas la santé mentale ! Toutes les études qui disaient qu’elles amélioraient la santé mentale ? Elles ont été retirées – et les journalistes ont omis de le relater. Je crois que des gens seront bientôt traînés en prison pour faute professionnelle médicale grave.

Donc non, je ne referais pas de transition médicale. La transition médicale m’a causé des dommages permanents au cœur et aux poumons, des infections bactériennes récurrentes à vie, et un bras déformé. Elle a réduit de 90 % mon nombre de rendez-vous et a raccourci de plusieurs années mon espérance de vie. Cette décision a écourté la période pendant laquelle mes futurs petits-enfants pourront m’avoir, si tant est que je puisse les connaître. Donc pour moi, j’en ai fini avec les conneries. Je n’ai plus de temps à perdre ! La transition médicale n’est pas pour les enfants. Elle ne répare rien et ne sauve pas de vie. Mais convaincre les gens que c’est le cas fait gagner beaucoup d’argent aux entreprises et aux médecins, n’est-ce pas ? C’est une question d’argent. Si l’identification des personnes comme transgenres continue sa croissance exponentielle actuelle, plus de 20 % de la population sera transgenre dans 20 ans, ce qui représente une tonne d’argent !

Quelle attitude pouvez-vous suggérer aux parents dont l’enfant se déclare trans ?

Une maman m’a envoyé un mail pour me dire comment elle a géré le fait que sa fille lui dise qu’elle était non-binaire :

« Ma fille m’a dit qu’elle était non-binaire aujourd’hui, et je l’ai regardée droit dans les yeux et lui ai dit : « Eh bien, dis-« leur[3] » de ranger leur chambre ».

Puis je me suis éloignée en disant : « Mon amour, je me fiche de qui ou de ce que tu es, je t’aime ! ».

Cela reflète ma position. L’industrie médicale et l’industrie pharmaceutique font une épidémie à partir de rien. La dysphorie de genre a 80% de chances d’être résolue par une thérapie par la parole !

Que répondre à un enfant qui se désespère lorsqu’il demande des bloqueurs de puberté et qu’on lui demande d’attendre ? Quelle alternative peut-on lui proposer ?

Depuis quand les parents ont-ils peur de leurs enfants ? Les médias donnent de mauvaises informations aux parents, et je comprends le malaise qu’ils ressentent. Mais si je peux faire une chose, ce serait de remettre les parents aux commandes et de leur offrir un mot que nous semblons avoir oublié dans le monde entier. C’est un mot scientifique qui est si puissant qu’il a sauvé de nombreux enfants de décisions dévastatrices dans leur enfance. Je voudrais que tous les parents le notent et prennent ma force, ma position inflexible et inébranlable, mon énergie et mes connaissances pour l’avoir fait et avoir eu des adolescents aussi.

Parents, apprenez ce mot – à fond – PRÊTS ?

NON !

Souvent, le simple fait de mettre en doute l’opportunité d’un processus de transition chez un jeune souffrant d’une dysphorie de genre est considéré comme relevant d’un comportement transphobe. Pourtant, vous qui êtes vous-même un homme trans, et vous travaillez à protéger les enfants de s’engager dans ces processus de transidentité avant leur majorité. Que pensez-vous de ces accusations de transphobie ?

S’inquiéter pour son enfant n’est pas transphobe ! Cela n’a pas sa place dans ce contexte. Nous avons perdu le sens de ce que signifie l’intolérance. Alors appuyez-vous mon énergie et dites-le haut et fort, dites-le fièrement, et surtout dites-le sans réserve :

LA TRANSITION MÉDICALE N’EST PAS ACCEPTABLE POUR UN ENFANT !

Qui se soucie qu’on vous traite de transphobe maintenant ? Dans 20 ans, ils vous appelleront un héros ! Les héros n’ont jamais une vie facile, n’est-ce pas ?

[1] NdT

[2] NdT

[3][3] Une personne qui se dit non-binaire réclamer l’utilisation de pronom neutre

Voir d’autres témoignages sur le site La petite sirène

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