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Protéger les enfants contre la pornographie

Table des matières

JPE-Juristes pour l'enfance-Pornographie

Protéger les enfants contre la pornographie

(chronique radio Olivia Sarton)

Et le droit dans tout ça ?

Chronique Juristes pour l’enfance sur Radio Espérance par Aude Mirkovic et Olivia Sarton, le vendredi à 7h50, 12h40 et 19h04

Durée 3 minutes

Ecoutez l’émission ICI

Un des enjeux majeurs de la protection des enfants est, depuis l’apparition d’internet, celui de la lutte contre leur exposition à la pornographie. Les méfaits de celle-ci concernent tous ceux qui y sont exposés, les adultes comme les enfants.
Malheureusement ils sont bien souvent niés afin, vous vous en doutez, de préserver les intérêts financiers colossaux en jeu
. Selon un chercheur de l’université Paris Dauphine, un quart des recherches sur le web sont des requêtes à caractère pornographique et chaque seconde 3 075 dollars y sont dépensés, ce qui représente un marché mondial annuel d’environ 100 milliards de dollars .

Compte-tenu de ces montants, on imagine sans peine les pressions exercées pour empêcher les recherches sur les dégâts causés par la pornographie. Il faut donc se réjouir que des chercheurs aient le courage de s’attaquer malgré tout à ce sujet. C’est notamment le cas à l’Université de Lorraine où 3 universitaires ont publié un article sur les risques préoccupants pour les adolescents de la pornographie en ligne.

Après avoir rappelé que l’adolescence est une période de bouleversements et de maturations physiques, biologiques et psychiques, elles mettent en lumière des risques que je reformule librement ici :
– conflit avec le développement psychosexuel entraînant une incertitude sexuelle, notamment chez les filles ;
– symptômes dépressifs en cas d’exposition précoce ;
– façonnage de croyances sur le rôle des hommes et des femmes dans les relations sexuelles, montrant la femme comme objet sexuel soumis, et l’homme comme dominateur et agressif ;
– mise en place d’un phénomène d’habituation avec l’âge et la fréquence de l’utilisation, pouvant amener à rechercher par exemple des vidéos plus violentes ou plus transgressives ;
– lien entre usage régulier de pornographie en ligne et utilisation de la contrainte et de l’abus dans les relations sexuelles ;
– consommation de substances psychoactives ou d’alcool qui agissent sur la sensation de désinhibition en l’accentuant, et qui permettent d’atténuer le ressenti d’émotions comme la honte ou la culpabilité ;
– impact sur les résultats scolaires…

Protéger les enfants contre la pornographie n’est donc pas une option.
Or la loi française peine à assurer cette protection
.
Certes, l’article 227-24 du Code pénal punit de 3 ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende le fait de laisser un contenu pornographique librement accessible à un mineur, y compris lorsque celui-ci a déclaré être majeur. Mais dans les faits, les enfants continuent d’être exposés à des contenus, souvent involontairement pour les plus jeunes d’entre eux, notamment par des fenêtres « pop-up » qui apparaissent lorsqu’ils naviguent sur internet.

Au mois de février dernier, le gouvernement a mis en ligne un site internet « jeprotegemonenfant.gouv.fr » qui donne des informations et des conseils utiles aux parents. Il rappelle qu’il est primordial d’installer un contrôle parental sur l’ensemble des équipements utilisés par les enfants et de paramétrer les réseaux sociaux qu’ils utilisent. Le site donne toutes les informations utiles sur les outils existants pour cela, tout en soulignant que rien ne saurait remplacer la présence des parents aux côtés de leurs enfants.

Et en effet, c’est bien la mission d’éducateur remplie par les parents auprès de leurs enfants qui constitue la meilleure protection : privilégier la vie de famille et les amitiés saines pour éviter un usage inapproprié des réseaux sociaux, éduquer à la vie affective à rebours du mirage de la permissivité sexuelle, dialoguer et valoriser son enfant pour renforcer son estime de soi, sont autant d’aides inestimables et indispensables pour l’enfant.

Et je conclus sur le dernier facteur de protection identifié par les universitaires lorraines : il s’agit de … la pratique d’une religion !

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