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PMA: des enfants sommés de « s’adapter » (communiqué JPE 7 juin 2021)

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Aujourd’hui 7 juin commence l’examen du projet de loi bioéthique en 3ème lecture.

Juristes pour l’enfance, association dévouée à la promotion des droits de l’enfant, invite solennellement les députés à protéger les enfants des désirs des adultes et des profit des marchands.

La généralisation de la PMA satisfait les désirs d’enfants des uns, la recherche de profit des autres et les enfants issus de ces technologies sont supposés « s’adapter ».

La loi va-t-elle organiser la venue au monde d’enfants conçus en vue de « s’adapter » :

  • Aux désordres médicaux importants liés notamment à la fécondation in vitro?  (voir données ci-dessous)
  • Aux troubles de l’identité : comment ingorer les témoignages poignants de ces jeunes conçus de donneurs déjà décédés, de jeunes hantés par l’existence connue ou non de demi-frères et sœurs dans la nature, de jeunes amputés d’une part d’eux-mêmes ?
  • A la souffrance de la privation délibérée de leur père? Une femme seule et un couple de femmes peuvent bien entendu aimer un enfant mais cet amour ne remplace pas le père effacé. Kianni Arroyo, 23 ans, élevée par ses deux mamans, témoigne combien son père lui a manqué(1), alors qu’elle est par ailleurs satisfaite de son enfance : «J’avais l’habitude de faire des cartes de fête des pères pour mon donneur parce que je n’avais pas de père. Je n’ai jamais rien fait avec ces cartes ». Elle a depuis rencontré son donneur et « s’est rendu compte de tout ce qu’elle avait hérité de lui ». Elle s’est lancée dans la recherche de ses frères et sœurs et organise avec eux le mois prochain « une réunion de famille » .

Comment ignorer plus longtemps cette évidence que les liens du sang ne sont pas anodins et ne peuvent être écartés à la légère ?

La levée de l’anonymat du donneur à la majorité de l’enfant offrira sans doute des réponses à certains questionnements, mais combien y aura-t-il aussi de déceptions, de souffrances supplémentaires, de frustrations de plus ?

Le jeune voudra-t-il rencontrer le donneur ? Celui-ci sera-t-il disponible ? Le jeune voudra-t-il le remercier, lui crier sa douleur, lui demander de l’argent, de l’affection, un héritage, une filiation ?

Le Parlement va-t-il balayer ces souffrances en sommant ces jeunes de «s’adapter» encore ?

Le rôle de la loi n’est-il pas de rechercher la justice, la défense de celui qui ne peut se défendre lui-même, l’enfant qui n’est pas seulement « le produit de technologies scientifiques »  mais un être humain à part entière et non seulement un être convié à la vie pour s’adapter aux désirs d’autrui.

Il est encore possible de réorienter la loi vers la prudence, le principe de précaution qui interdit de faire peser sur les générations futures le poids de choix individualistes et égoïstes,

Il est encore temps de dire NON à la loi de bioéthique.

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