Goncourt des lycéens : JPE maintient sa saisine de la Commission des Publications jeunesse

Juristes pour l’enfance demande toujours à la Commission des publications Jeunesse de signaler Le Club des enfants perdus de Lighieri (pré-sélection Goncourt des lycéens)

Mise à jour le 28 novembre 2024 du communiqué de presse du 4 octobre 2024

Juristes pour l’enfance a saisi la Commission de surveillance et de contrôle des publications destinées à l’enfance et à l’adolescence du Ministère de la Justice d’une demande de signalement au Ministère de l’Intérieur du livre Le Club des enfants perdus de Rebecca Lighieri.

JPE s’appuie sur la loi du 16 juillet 1949 sur les publications destinées à la jeunesse qui prévoit cette procédure de demande de signalement lorsqu’une publication présente un danger pour la jeunesse et est directement susceptible d’être lue par un mineur.

Le Club des enfants perdus de Rebecca Lighieri fait partie de la sélection Goncourt et, à ce titre, a été automatiquement versé dans la liste des ouvrages donnés à lire à des milliers de lycéens pour le Prix Goncourt des lycéens 2024.

Le livre est composé en deux parties conçues sous forme de récits. La première partie est le récit par le père, Armand, de la vie de la famille, de ses expériences sexuelles ainsi que de ce qu’il pense être la vie sexuelle de sa fille, Miranda. La seconde partie est le récit par Miranda de sa vie, ses expériences et fantasmes sexuels depuis ses 16 ans, la vie sexuelle de ses parents, sa consommation de stupéfiants et substances psychotropes et in fine la préparation et la réalisation de son suicide à 27 ans.

Juristes pour l’enfance considère que ce livre présente un danger pour la jeunesse en raison de « contenus à caractère pornographique ou susceptibles d’inciter au crime ou à la violence, à la discrimination ou à la haine contre une personne déterminée ou un groupe de personnes, aux atteintes à la dignité humaine, à l’usage, à la détention ou au trafic de stupéfiants ou de substances psychotropes ».

JPE s’interroge sur l’absence de réaction de l’Education nationale et des équipes éducatives des lycées participants au prix Goncourt des lycéens lorsqu’ils ont eu la sélection entre les mains : est-ce la conséquence de la « société pornifiée » dans laquelle nous vivons qui empêche de prendre conscience des effets que peuvent entraîner une telle lecture chez des mineurs ? Peut-on prétendre éduquer les élèves au respect du consentement lorsqu’on leur impose, sans possibilité pour eux de refuser, de lire des scènes sexuelles complaisamment crues et détaillées ? 

La Commission a écarté la demande de Juristes pour l’enfance en alléguant que le roman appartiendrait à la catégorie des « publications scolaires » et qu’à ce titre son appréciation dépendrait du Ministère de l’Education nationale et pas de celle du Ministère de l’Intérieur.

Juristes pour l’enfance conteste cette appréciation et a formé un recours gracieux contre la décision de la Commission publication jeunesse.

le livre Le Club des enfants perdus de Rebecca Lighieri est un roman qui n’a pas été écrit pour une publication scolaire. S’il s’est retrouvé dans les mains d’élèves scolarisés dans des établissements d’enseignement, c’est pour la seule raison de sa sélection par l’Académie Goncourt et des règles de l’organisation du prix lycéen qui ont entraîné son versement automatique et sans contrôle de l’Éducation nationale dans la liste soumise pour vote à ce public mineur.

En conséquence, ce livre n’entre pas dans le champ des exceptions de l’article 1er de la loi de 1949 et la compétence du Ministre de l’intérieur est tout à fait certaine.

Notre demande de signalement au Ministère de l’intérieur est donc toujours d’actualité.

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