Chronique du 15 décembre 2025, à écouter sur radio Espérance ICI
Chers amis auditeurs, bonjour, bienvenue dans la chronique des Juristes pour l’enfance, Et le droit dans tout ça, présentée aujourd’hui par Olivia Sarton.
Vous le savez, depuis la rentrée scolaire de septembre 2025, le programme d’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle dit EVARS est devenu obligatoire pour tous les niveaux, de la maternelle à la fin du lycée, dans les établissements publics comme dans les établissements privés ayant passé un contrat avec l’Etat.
Déjà des enfants et des jeunes se plaignent de certains contenus ou de supports de séances réalisées dans leurs établissements scolaires, qui déstabilisent leur construction, les mettent mal à l’aise, voire les choquent profondément.
Ils se sentent aussi parfois pris en otage, car lorsqu’ils s’étonnent, qu’ils interrogent, voire qu’ils souhaitent exprimer un avis différent, ils peuvent s’entendre répondre qu’ils posent trop de question, qu’ils doivent remettre en cause leurs présupposés. Bref, leur point de vue est interdit d’expression et aucun dialogue ne peut être engagé, une doxa unique leur est imposée.
Avec plus de trois cent parents, des associations parmi lesquelles Juristes pour l’enfance avaient déposé un recours devant le Conseil d’Etat mais celui-ci a refusé d’entendre les arguments de bon sens exposés.
Faute d’être entendus au niveau national, ces requérants ont donc décidé de se tourner vers les institutions internationales, plus précisément vers le Comité des droits économiques, sociaux et culturels de l’ONU. C’est en effet ce Comité qui est chargé de veiller au respect par les Etats signataires dont la France, du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, qui stipule notamment dans un article 13 que :
« Les États parties au présent Pacte s’engagent à respecter la liberté des parents […] de choisir pour leurs enfants des établissements autres que ceux des pouvoirs publics, mais conformes aux normes minimales qui peuvent être prescrites ou approuvées par l’État en matière d’éducation, et de faire assurer l’éducation religieuse et morale de leurs enfants, conformément à leurs propres convictions. »
A l’occasion du dépôt de cette requête, nous réaffirmons qu’une éducation des enfants et des jeunes à la vie affective, relationnelle et sexuelle, est indispensable. La complexité de notre monde, des relations entre les sexes, le déferlement de la pornographie en libre-accès, les contenus sexualisés, violents ou en tout cas inadaptés diffusés sur les réseaux sociaux, les risques majeurs induits par les services de vidéo générées par l’IA, impliquent une responsabilité majeure des adultes pour donner aux mineurs les clés de compréhension et des clés de comportement dans cette vie affective, relationnelle et sexuelle.
Mais, ces clés doivent se limiter à un enseignement neutre sur des thèmes strictement définis, dispensé par des professionnels formés, experts des seuils de développement psycho-affectif des enfants, avec comme pré-requis indispensable la co-éducation avec les parents sur les sujets abordés.
Les discours idéologiques, banalisant la sexualité précoce déconnectée de l’affectivité, ainsi que des pratiques sexuelles inadaptées pour les enfants, ne doivent avoir aucune place dans cette éducation. Ils ne protègent pas les enfants des violences sexuelles, au contraire ils aggravent le risque qu’ils y soient exposés.
Enfin, le cadre d’application de cette EVARS doit respecter le droit des parents de faire assurer l’éducation religieuse et morale de leurs enfants, conformément à leurs propres convictions.
C’est à ces seules conditions que cette éducation participera à construire de futurs adultes équilibrés et responsables.
Le Comité des droits économiques, sociaux et culturels de l’ONU est maintenant attendu pour le rappeler à l’Etat français !
A la semaine prochaine !
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Et le droit dans tout ça ?
Une chronique de Juristes pour l’enfance présentée chaque lundi sur Radio Espérance, par Olivia Sarton, Matthieu le Tourneur et Aude Mirkovic, à 8h, 12h45 et 19h20 (durée 3 minutes)
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