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Don de gamètes: campagne de promotion de l’ABM (chronique radio)

Table des matières

Une chronique présentée chaque semaine par Juristes pour l’enfance sur Radio Espérance
Présentée par Aude Mirkovic et Olivia Sarton, le vendredi à 7h50, 12h40 et 19h10 ainsi que le samedi à 8h20 (durée 3 minutes)

Chronique du 4 novembre 2021 : A propos de la campagne de promotion du don de gamètes de l’ABM

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Chers amis auditeurs bonjour, et bienvenue dans votre chronique Et le droit dans tout ça, présentée aujourd’hui par Aude Mirkovic.

Vous l’avez peut-être vue, depuis le 21 octobre, l’Agence de la Biomédecine diffuse une campagne de promotion du don de gamètes, don de sperme et don d’ovocytes.

L’objectif est clair : « augmenter le nombre de dons annuels afin de répondre aux besoins des receveurs, dans toute leur diversité ».

Quelle diversité ? Lla loi de bioéthique du 2 août dernier a permis, rappelons-le, la PMA pour les femmes célibataires et aux couples de femmes : or ces femmes ont toujours besoin d’un donneur, la réalité est tenace.

La campagne appelle à la générosité en présentant un couple de femmes, un couple homme/femme, une femme seule, arborant un test de grossesse qu’on imagine positif et indiquant le mot « MERCI ».

Ledon de gamètes est ainsi présenté comme un acte de solidarité, pour lequel le donneur est par avance remercié.

Mais ces slogans disent-ils toute la réalité ?

Un acte de solidarité entre qui et qui ? Un adulte qui aide d’autres adultes à réaliser un projet, peut-être.

Mais les enfants : sont-ils aussi supposés remercier ?

Les promoteurs du don de gamètes veulent croire que le lien biologique importerait peu en matière de filiation et que seul compterait pour l’enfant l’amour, le fait d’avoir été aimé et désiré.

Mais les jeunes issus de dons, qui ont été aimés et désirés, expliquent que ce n’est pas si simple, et qu’être issu de quelqu’un, quand bien même on l’appellerait donneur, n’est pas sans intérêt pour eux.

La campagne tente de minimiser l’impact sur l’enfant grâce à un jeune qui déclare :

« Je suis né(e) grâce à un don de spermatozoïdes. Aujourd’hui, je ne cherche pas un parent ; mais des réponses ».

Il est vrai que les jeunes issus de dons, pour ceux qui s’expriment, disent en général qu’ils ne cherchent pas un père en la personne du donneur car, expliquent-ils, « un père, j’en ai déjà un, c’est mon père légal, celui qui m’a aimé, élevé ». Soit.

Déjà, le simple fait que le jeune cherche des réponses devrait interroger : c’est bien que sa conception par donneur crée en lui un manque, une faille, quelque chose à combler.

Surtout, les jeunes à venir des PMA pour les femmes seules et les couples de femmes ne pourront pas en dire autant, « un père j’en ai déjà un » car un père, justement, ils n’en auront pas. C’est de leur branche paternelle, rien que cela, que le don de sperme va les priver.

Alors qui parle encore de solidarité ?

Il faut accepter de voir les choses en face : l’amour promis à un enfant ne justifie pas tout, n’efface pas tout, et priver délibérément un enfant de sa filiation charnelle, biologique, c’est une injustice.

L’injustice s’aggrave quand la privation va plus loin pour effacer tout simplement la branche paternelle.

C’est pourquoi l’association Juristes pour l’enfance a introduit cette semaine en justice un recours contre cette campagne de promotion du don de gamètes.

Mais chacun peut contribuer à plus de justice en dénonçant cet artifice de présenter le don de sperme comme un acte généreux et altruiste, afin que les personnes tentées d’y recourir puissent réaliser, quoi qu’il en coûte, qu’il s’agit en réalité d’un acte égoïste et peu responsable.

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