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Enfance et responsabilité parentale (chronique radio Olivia Sarton)

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Une chronique présentée chaque semaine par Juristes pour l’enfance sur Radio Espérance

Présentée par Aude Mirkovic et Olivia Sarton, le vendredi à 7h50, 12h40 et 19h05 ainsi que le samedi à 8h20 (durée 3 minutes)

 

Emission du vendredi 8 juillet 2022 : Enfance et responsabilité parentale

 

Pour ma dernière brève juridique avant l’été, il m’a paru important d’insister sur le rôle des adultes auprès des enfants pendant ce temps de vacances.

Aujourd’hui se développe un courant de pensée qui consacre l’enfant comme un sujet autonome et indépendant, qui ne devrait pas être éduqué mais simplement accompagné et qui pourrait s’autodéterminer lui-même. Un tel courant de pensée est une erreur. L’enfant est un être en construction qui a un besoin fondamental d’être guidé par l’autorité parentale. L’enfance exige des adultes qu’ils assument une position asymétrique responsable.

Cet été, deux lieux appelleront particulièrement l’exercice de cette responsabilité :

  • Le premier a trait aux réseaux sociaux.

D’après un récent sondage, 29% des jeunes y passent plus de 3 heures de leur temps par jour[1], et 12% y passent plus de 5 heures par jour… Dans le même temps une étude menée sur plusieurs milliers d’adolescents a montré qu’une telle consommation développe du mal-être, un sentiment d’insatisfaction, de culpabilité et même des dépressions.

Si les enfants et les jeunes consomment tant de réseaux sociaux, c’est bien souvent parce que les adultes qui les entourent ont démissionné de leur responsabilité auprès d’eux, au prétexte de leur laisser leur autonomie, ce qui en réalité est un renoncement éducatif fautif.

  • Le second lieu qui exige un réinvestissement des parents, c’est celui de l’identité sexuelle.

L’idée se répand que chacun, et également les enfants dès leur plus jeune âge, pourrait déterminer librement son genre, ce mot étant mis en lieu et place du mot sexe. Ainsi, il est soutenu qu’une fille pourrait choisir de devenir un garçon et inversement, selon son ressenti qui pourrait faire fi en même temps du donné biologique et du choix du prénom par les parents à la naissance.

Le droit adopte malheureusement cette idéologie. En Espagne, va être examiné au cours de l’été un projet de loi pour que chacun à partir de 16 ans puisse sans conditions changer son prénom et la mention de son sexe au registre de l’état-civil[2]. Les jeunes de 16 et 17 ans pourront effectuer cette démarche seuls, sans l’autorisation ni même l’information de leurs parents.[3]. Une loi identique existe en Suisse depuis le début de l’année 2022[4]. En France, les lobbys trans-affirmatifs militent auprès des parlementaires et du gouvernement pour obtenir un texte similaire au cours de la présente mandature.

Croire que chacun peut s’autodéterminer est déjà une utopie. Mais appliquer cette utopie à des enfants, les laisser croire qu’ils peuvent choisir leur sexe, c’est un renoncement des adultes à leur mission, c’est une trahison de l’enfance. Cette trahison reçoit régulièrement des témoignages tragiques de jeunes auxquels on a affirmé que leur mal-être se résoudrait en changeant leur prénom et leur pronom, puis en se soumettant à des prises d’hormones et à des opérations médicales pour ressembler au sexe opposé. Ces jeunes crient leur désillusion et leur détresse d’avoir définitivement mutilé leur corps avec la complicité d’adultes qui ont failli à leur devoir auprès d’eux.

Alors que faire au cours de l’été ?

  • Si vous prenez un peu de repos, je vous encourage vivement à vous former sur ce sujet de la transidentité, de bons livres sont disponibles comme celui du Docteur Flavigny aux Editions Tequi ou celui de Caroline Eliacheff et Céline Masson aux Editions de l’Observatoire.
  • Si vous côtoyez des enfants, que vous soyez parents ou non, écoutez-les mais sans faire produire à leurs dires des conséquences qui n’ont pas lieu d’être, qu’il s’agisse de revendications d’accès aux écrans ou aux réseaux sociaux, ou plus grave d’une prétendue autodétermination de leur sexe ;
  • Vivez avec eux des activités extérieures, sportives, artistiques, développer des temps relationnels de qualité pour réduire leur temps d’exposition aux écrans et réseaux sociaux : c’est selon les pédopsychiatres la meilleure manière de développer le bien-être des enfants et des adolescents.

Quel beau programme pour l’été !

 

[1] https://www.journalducm.com/etude-jeunes-et-reseaux-sociaux/

[2] https://www.sudouest.fr/international/europe/espagne/espagne-le-texte-sur-l-autodetermination-du-genre-sera-etudie-au-parlement-cet-ete-11457658.php

[3] https://www.lemonde.fr/international/article/2022/06/29/en-espagne-les-feministes-en-guerre-contre-la-future-loi-sur-l-autodetermination-du-genre_6132490_3210.html

[4] https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/en-direct-du-monde/en-suisse-les-personnes-transgenres-ou-intersexes-peuvent-desormais-changer-de-genre-a-l-etat-civil-sur-simple-declaration_4891751.html

 

 

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