Communiqué de presse du mardi 2 mai 2023
16 associations engagées contre la pédocriminalité adressent aujourd’hui 2 mai 2023 une lettre aux membres, administrateurs et amis du Palais de Tokyo, leur demandant le décrochage de la toile pédopornographique Fuck Abstraction ! de Miriam Cahn.
Ce courrier (disponible ICI) s’adresse tout particulièrement à M. Guillaume DESANGES et Mmes Marianne BERGER-LALEIX, Sylvia VARAGNE, Marta DZIEWANSKA, Emma LAVIGNE.
En dépit de la décision incompréhensible rendue par le juge des référés du Conseil d’État, M. Thomas Andrieu, le 14 avril dernier, 15 associations en appellent à la responsabilité des membres du Palais de Tokyo, pour que la légitime liberté artistique ne soit pas détournée en naïve complaisance avec la pédocriminalité.
« Fuck Abstraction ! » de Miriam Cahn est une œuvre pédopornographique, la pédopornographie étant définie par la Directive européenne du 13 décembre 2011 comme « tout matériel représentant de manière visuelle une personne qui paraît être un enfant se livrant à un comportement sexuellement explicite, réel ou simulé » .
Alors que le code pénal (art. 227-23) sanctionne la diffusion de contenu pédopornographique, le Conseil d’État a ajouté à la loi en justifiant l’exposition du tableau sous prétexte d’intention de l’artiste ou d’explications fournies par le musée.
• Suffira-t-il aux personnes qui détiennent des images pédopornographiques sur leur ordinateur de faire figurer un avertissement dénonçant le crime représenté pour justifier leur détention ?
• Une prochaine exposition comportera-t-elle des photos de viols d’enfant, au motif qu’elles s’inscrivent dans une démarche artistique pour dénoncer les horreurs de la guerre ? Cette simple question révèle bien qu’il est nécessaire et légitime de poser des limites à l’exposition publique de la création, même artistique.
Si le code pénal sanctionne le « seul » partage d’images pédopornographiques, y compris de façon discrète entre deux ordinateurs, et y compris par des personnes qui ne sont jamais passées à l’acte, c’est parce que de telles images emportent une mise en danger des enfants, en elles-mêmes et non en fonction de leur contexte.
Conscientes que l’exposition arrive à sa fin le 14 mai, les associations souhaitent préserver l’enfance, pour l’avenir, de toute complicité même involontaire avec la pédocriminalité.
Associations signataires :
#WeToo Stop Child Abuse
Association pour la Protection contre les Agressions et Crimes Sexuels (APACS)
CDP-Enfance (Comprendre Défendre Protéger l’Enfance)
Enfance Intégrité
Face à l’inceste
Glenn Hoel, Association de défense des enfants maltraités
Innocence en danger
Juristes pour l’enfance
Le monde à Travers un Regard
La Mouette
Les enfants de Tamar
Peau d’Âme
Protéger l’enfant
Réseau de professionnels pour la protection de l’enfance et l’adolescence (REPPEA)
Traumatisme Inconscient et Victimologie
Un nouveau jour