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Chronique Radio Espérance 17 juin 2024.
Bonjour chers amis auditeurs, voici la chronique des Juristes pour l’enfance « Et le droit dans tout ça ? » présentée aujourd’hui par Matthieu Le Tourneur.
Je suis allé mercredi 12 juin 2024 au Conseil économique, social et environnemental à la conférence intitulée Enfants : objet de droit ou sujet de droits ? L’évènement, organisé par la délégation aux Droits des femmes et à l’égalité du CESE concernaient davantage la question de l’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle (EVARS).
Des collégiennes et des lycéennes se sont exprimées sur leur expérience de ces formations : pour elles, l’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle est une occasion de mieux connaitre leurs camarades filles et garçons, de mieux se comporter en société et de mieux comprendre les dimensions de la vie affective. Elles ont en revanche regretté que l’éducation à la sexualité est souvent la seule à être dispensée au détriment de la vie affective et relationnelle. Elles ont rappelé que le contenu des formations devait être adapté à l’âge des enfants pour ne pas choquer les plus jeunes.
La défenseure des droits Claire Hédon et le juge pour enfant Edouard Durand échangèrent ensuite sur leurs expériences respectives : pour la défenseure des droits, le rôle de l’école et de l’éducation à la vie affective relationnelle et sexuelle est d’informer l’enfant de ses droits sexuels. En filigrane, la défenseure des droits considère l’enfant comme une victime systémique de la société. Au prétexte de protéger l’enfant des violences sexuelles, elle en fait une nouvelle minorité opprimée, qui doit se battre contre ses oppresseurs lesquels seraient les adultes qui l’entourent, en premier lieu ses parents, mais aussi ses éducateurs, ses professeurs, agresseurs potentiels.
Le juge Durand, ancien corapporteur de la CIIVISE, la Commission Indépendante sur l’Inceste et les Violences Sexuelles faites aux Enfants, tint un discours plus mesuré en reprenant les fondamentaux. Qu’est-ce qu’un enfant ? Pourquoi faut-il le protéger ? Le Juge Durand insiste lui non pas sur les droits des enfants mais d’abord sur ses besoins. Le besoin de sécurité, de protection, d’identité, d’appartenance, de limites etc. Il insiste sur le fait qu’on doit croire les victimes. La société doit prendre le risque de les croire pour les protéger. Et c’est pourquoi les professionnels de l’enfance, les parents et les éducateurs doivent être conscients des enjeux de violences sur les enfants mais également des violences entre enfants.
J’ai pris la parole pour attirer l’attention sur l’importance de la prise en compte des violences sexuelles entre enfants et sur la nécessité de la prévention de ces violences. J’ai offert au juge et à la défenseure des droits l’ouvrage Violences sexuelles entre mineurs, Agir Prévenir Guérir, les spécialistes répondent, aux éditions Artège, dirigé par Olivia Sarton de Juristes pour l’enfance.
Alors, restez à l’écoute de Radio Espérance car nous ferons fin juin une présentation détaillée de cet ouvrage qui ne manquera pas de vous intéresser