La place redonnée au sexe biologique pour l’organisation de la vie sociale aux Etats-Unis (chronique radio Olivia Sarton)
Chronique du 27 janvier 2025, à écouter sur radio Espérance ICI
Lundi 20 janvier 2025, Donald Trump a été investi 47ème Président des Etats-Unis. Il a aussitôt mis en œuvre une de ses promesses de campagne : redonner sa place au sexe biologique binaire pour l’organisation de la vie sociale.
Dans un « executive order » dont l’ambition est de « Défendre les femmes contre l’extrémisme des idéologies de genre et rétablir la vérité biologique auprès du gouvernement fédéral »[1], le président Trump affirme que la négation de la réalité biologique du sexe nuit en premier lieu aux femmes qui sont privées de leur dignité, de leur sécurité et de leur bien-être. Il rappelle ensuite que l’effacement du sexe dans le langage et la politique a un impact sur la validité de l’ensemble du système américain.
Il ordonne en conséquence que le pouvoir exécutif retienne la catégorie biologique du sexe pour l’identification des personnes et non pas celle d’identité de genre, le sexe étant pour chaque personne celui constaté à la naissance. Il supprime la possibilité de voir apposer la mention d’un sexe neutre sur les documents d’identité et demande que des mesures soient prises pour que les espaces dédiés aux femmes leur soient exclusivement réservés.
Depuis la signature de ce décret, les médias s’emploient à faire souffler un vent de panique accusant Mr Trump de vouloir attenter à la vie des personnes trans, ou de nier leur existence.
Pourtant, là n’est pas la question. Que des personnes ressentent, aient la conviction, qu’elles vivraient mieux si elles étaient de l’autre sexe ou d’un sexe neutre, cela relève de leur subjectivité, de leur vie privée et il ne s’agit pas de contester cette sphère de leur vie. Le hiatus ne provient pas que des personnes s’identifient comme trans, mais du fait qu’elles imposent ce ressenti à la sphère publique, en niant la réalité biologique et l’organisation de la vie sociale découlant de celle-ci.
Il ne s’agit donc pas de vouloir supprimer, invisibiliser ou d’être transphobe, mais d’assigner à chaque catégorie la place qui lui revient : au ressenti, la place de l’intimité et de la vie privée ; à la réalité biologique, la place d’organiser le réel, la vie en société.
Ainsi, la protection des femmes qui est assurée dans certaines circonstances par l’accès à des temps ou des lieux réservés (vestiaires, prisons, refuges, compétitions sportives etc.) ou par des règles de parité, ne peut être effectivement mise en œuvre que par la prise en compte du sexe biologique de naissance et non pas par le ressenti d’un individu.
L’executive order présidentiel américain ordonne aussi l’annulation des textes permettant la diffusion de l’idéologie du genre dans les écoles et universités. Là encore, il ne s’agit pas d’une mesure liberticide mais d’une mesure protectrice de la santé mentale et du développement des enfants.
L’enthousiasme d’une majorité d’américains, en particulier de familles démocrates, pour les mesures annoncées dans ce domaine montre une prise de conscience des dégâts causés auprès de dizaines de milliers d’enfants trompés par des idéologues qui leur ont vendu une chimère pour faire progresser leurs propres intérêts.
En France, nombre d’enfants et de jeunes sont encore incités à s’identifier comme trans. N’ayons pas peur de leur rappeler que le ressenti ne peut jamais supplanter la réalité biologique mais ayons en même temps à cœur le souci de les accompagner avec bienveillance pour traverser les turbulences de l’enfance et de l’adolescence amplifiées de nos jours par l’impact des réseaux sociaux et la violence de notre monde.
Et le droit dans tout ça ?
Une chronique de Juristes pour l’enfance présentée chaque lundi sur Radio Espérance, par Olivia Sarton, Matthieu le Tourneur et Aude Mirkovic, à 8h, 12h45 et 19h20 (durée 3 minutes)
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[1] https://www.whitehouse.gov/presidential-actions/2025/01/defending-women-from-gender-ideology-extremism-and-restoring-biological-truth-to-the-federal-government/