Chronique du 1er décembre 2025, à écouter sur radio Espérance ICI
Chers amis auditeurs, bonjour, bienvenue dans la chronique des Juristes pour l’enfance, Et le droit dans tout ça, présentée aujourd’hui par Olivia Sarton.
Le CESE, le Conseil économique, social et environnemental, troisième assemblée constitutionnelle de notre Vème République, chargé de conseiller le Gouvernement et le Parlement en participant à l’élaboration et à l’évaluation des politiques publiques, a publié le mois dernier un Rapport sur les temps de l’enfant. (https://www.lecese.fr/sites/default/files/CCTE-Rapport-citoyen.pdf).
Ce rapport est issu de la consultation de 133 citoyens tirés au sort, hommes et femmes âgés de 19 à 83 ans, qui ont en outre rencontré deux fois un panel de 20 enfants et adolescents.
Parmi les mesures proposées, je retiens celle d’élargir le socle commun de compétences et connaissances dont l’acquisition par tous les élèves constitue l’objectif de la scolarité. Les auteurs du rapport proposent d’y intégrer des ateliers de la vie quotidienne comme le bricolage, la cuisine, la couture, la gestion du budget.
L’enseignement de tels savoirs dans le cadre scolaire n’est pas une idée inventée par nos contemporains. Jusque dans les années 1960, certains de ces savoirs étaient transmis dans les écoles, notamment la couture pour les filles.
La proposition est loin d’être absurde.
Tout d’abord, avec la disparition de la cohabitation familiale de plusieurs générations sous un même toit, la transmission des apprentissages autrefois faite par les anciens auprès des plus jeunes a disparu. Et bon nombre de jeunes adultes sont totalement démunis lorsqu’ils quittent le foyer familial car ils ne maîtrisent pas les compétences pratiques indispensables à la vie quotidienne.
Par ailleurs, un nombre non négligeable d’élèves subit sa scolarité, exclusivement tournée vers des apprentissages intellectuels dont ils ne comprennent pas le sens et qui sont inadaptés à leur forme d’intelligence. Inclure des apprentissages pratiques manuels dans la scolarité permettrait à de nombreux élèves de s’épanouir, d’entrevoir un avenir et constituerait ainsi une mesure efficace contre le décrochage scolaire.
La mesure préconisée par le rapport du CESE trouvera-t-elle un accueil favorable auprès du gouvernement en cette période de disette budgétaire ?
Cela n’est pas certain, mais sans attendre une réforme ministérielle, il est déjà possible d’offrir à des jeunes élèves la chance d’être initiés aux métiers manuels.
Parmi d’autres associations, l’association « De l’or dans les mains » (https://www.delordanslesmains.com/ ) propose de déployer, au sein d’établissements scolaires, des parcours de découverte de métiers manuels à travers des ateliers de pratique conçus et animés par des intervenants professionnels en intégrant des notions scolaires. Des élèves de 5e peuvent ainsi apprendre à tracer les contours du patron de leur jean avec une couturière grâce à leur cours de géométrie ou monter et démonter un mécanisme de pendule avec un horloger grâce aux mathématiques.
Une telle proposition contribue à la mise en œuvre effective du droit à l’éducation des enfants affirmé notamment dans la Convention internationale des droits de l’enfant.
En ces temps où les critiques sur l’école, qu’elle soit publique ou privée, fusent de tous côtés, et où les réformes ministérielles s’enchaînent sans produire les résultats promis, rien n’est pourtant désespéré.
La société civile, c’est-à-dire chacun d’entre nous, peut agir à son niveau pour mettre en œuvre des initiatives qui, petit à petit et bout à bout l’une de l’autre, œuvrent pour assurer les besoins fondamentaux des enfants : quelques mesures de bon sens préconisées dans un rapport citoyen du CESE, l’engagement d’une association qui a déjà initié plusieurs milliers de collégiens à des métiers manuels en leur transmettant des apprentissages pratiques de qualité et porteurs de sens, voici quelques pépites que nous pouvons partager et pourquoi pas imiter !
A la semaine prochaine !
………………………………………….
Et le droit dans tout ça ?
Une chronique de Juristes pour l’enfance présentée chaque lundi sur Radio Espérance, par Olivia Sarton, Matthieu le Tourneur et Aude Mirkovic, à 8h, 12h45 et 19h20 (durée 3 minutes)
Retrouvez toutes les chroniques Et le droit dans tout ça ? sur radio Espérance ICI, sur YouTube ICI et sur toutes les plates-formes ICI