Lutte contre l’infertilité: JPE œuvre pour replacer l’intérêt de l’enfant et ses droits au cœur des processus décisions

Communiqué de presse – 23 décembre 2025

Le 28 novembre dernier, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a publié ses premières recommandations relatives à la prévention, au diagnostic et au traitement de l’infertilité (ICI).

Selon le directeur général de l’OMS, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, l’infertilité touche une personne sur six en âge de procréer et constitue un défi majeur de santé publique. Les lignes directrices:

• préconisent 40 recommandations visant à renforcer la prévention, le diagnostic et le traitement de l’infertilité.

• proposent un cadre pour les étapes nécessaires à une prise en charge clinique de l’infertilité et recommandent de renforcer les investissements dans la prévention, notamment par la diffusion d’informations sur la fertilité et l’infertilité, y compris l’influence de facteurs de risques comme l’âge, le tabac, les IST, le mode de vie au sein des écoles et des structures de soins.

• décrivent les parcours cliniques pour identifier les causes biologiques de l’infertilité chez l’homme et la femme et orienter, selon les résultats et les préférences des patients, vers des traitements progressifs allant des conseils de base aux techniques plus complexes comme l’insémination intra-utérine ou la FIV.

Juristes pour l’enfance souhaite apporter les commentaires suivants :

➡️ On s’étonne que les méthodes de restauration naturelle de la fertilité ne soient pas mentionnées comme une des solutions à ce défi majeur de santé publique et une alternative possible à la procréation médicalement assistée (PMA).

Par exemple, la naprotechnologie est une prise en charge naturelle pour restaurer la fertilité, fondée sur la connaissance précise du cycle féminin complétée par un suivi médical classique, avec des examens (prises de sang, bilans hormonaux, échographies, spermogramme, etc.), des consignes hygiéno-diététiques (régime pauvre en sucres par exemple) et des traitements médicamenteux, voire chirurgicaux.

Cette prise en charge permet d’obtenir des résultats probants en matière de restauration de la fertilité, tout en épargnant aux enfants les risques médicaux et les atteintes à leurs droits résultant de la PMA (voir encart ci-dessous): c’est pourquoi elle devrait être privilégiée.

➡️ L’OMS continue de qualifier les techniques de PMA de « traitements » de l’infertilité. Or, ces technologies reproductives ne guérissent pas l’infertilité, mais la contournent éventuellement en cas de succès. Il est donc inexact de les présenter comme un traitement de l’infertilité.

En outre, la PMA emporte de nombreux inconvénients, médicaux comme juridiques :

➡ le recours à la FIV expose les femmes à des risques médicaux importants et emporte des conséquences médicales pour les enfants (voir encart ci-dessous) ;

➡ la congélation des embryons devrait être abandonnée comme constituant un traitement inhumain et dégradant, contraire à la dignité humaine ;

➡ la PMA avec donneur expose les enfants à des troubles dans leurs conditions d’existence, et méconnaît leur droit à la filiation (droit pour tout enfant, dans la mesure du possible, de connaître ses parents et d’être élevé par eux, proclamé par l’article 7 de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant (CIDE) de l’ONU, texte international pourtant le plus ratifié au monde).

C’est pourquoi Juristes pour l’enfance appelle de ses voeux de véritables études sur les causes réelles de l’infertilité et le développement de recherches visant à traiter les causes pour restaurer la fertilité, dans le respect des droits, de la dignité et de la santé de l’enfant.

Alors que le processus de révision de la loi de bioéthique va se déployer en 2026, Juristes pour l’enfance porte dans le débat législatif français les propositions suivantes :

➡️ La fin à la congélation des embryons, remplacée par la généralisation de la conservation des gamètes.

➡️ La prise au sérieux des droits de l’enfant dans la PMA et notamment la PMA avec donneur et la PMA pour les femmes seules, en vue de l’abandon à terme de ces pratiques.

➡️ L’introduction dans le code pénal d’un délit sanctionnant le recours à la GPA par des Français, que la GPA soit réalisée en France ou à l’étranger.

 

 

Les risques résultant de la PMA pour les femmes et les enfants

1. Risques médicaux pour les enfants issus d’une fécondation in vitro

Un nombre important d’études scientifiques font état de risques médicaux accrus chez les enfants conçus en laboratoire en comparaison des fécondations naturelles :

• un risque plus élevé de troubles périnataux, d’anomalies congénitales et de désordres épigénétiques ;

• des scores de QI inférieurs, une plus faible capacité motrice, de développement locomoteur et de compétence du langage réceptif ont été mis en évidence ;

• les enfants nés par ICSI présentent un risque d’autisme plus élevé que la population en général.

(Source: Laetitia Pouliquen, « Quand la PMA sera un problème de santé publique », ICI).

Cette augmentation des risques de pathologies pour les enfants conçus par PMA pourrait résulter notamment du stress cellulaire occasionné par la manipulation in vitro, dans un environnement très différent de « l’environnement naturel : gaz, lumière, mouvements, température, nutriments, sentiments… alors que tous ces aspects sont très importants au niveau épigénétique » (PMA, loi bioéthique : les apprentis sorciers – Le Samedi Politique avec le Dr. A. Henrion-Caude, ICI).

• On relève encore une légère augmentation du risque de leucémie (source ICI) et un risque modéré de troubles cardiovasculaires: une augmentation légère de la pression artérielle est observée et pourrait être associée à l’âge adulte à l’hypertension artérielle et à des maladies cardiovasculaires (source ICI).

2. Risques pour les enfants issus d’une PMA avec don de gamètes

Le 22 avril 2022, le Journal of Developmental Origins of Health and Disease a publié une étude menée par Damian H. Adams, Adam Gerace, Michael J. Davies, Sheryl de Lacey intitulée « Self-reported mental health status of donor sperm-conceived adults” (ICI)

Résultat : les adultes conçus avec un don de sperme ont:

o Plus de risques d’avoir un diagnostic de TDAH (p=0,004)

o Plus de diagnostics d’autisme (p=0,044)

o Plus souvent consulté un professionnel de santé mentale (p<0,001)

o Plus de problèmes liés à leur identité (p<0,001)

o Plus de troubles de l’apprentissage (p<0,001)

o Plus de problèmes de dépendance à l’alcool ou aux drogues (p=0,037)

o Un niveau de stress global plus élevé (p=0,013)

Conclusion : Tous ces résultats sont statistiquement significatifs (p < 0,05), ce qui indique que les différences observées ne sont probablement pas dues au hasard.

Etude « My Dady’s name is donnor » (ICI)

Résultats :

o 65 % des personnes estiment que « mon donneur est la moitié de ce que je suis ».

o 46 % craignent d’avoir des relations intimes sans le savoir avec une proche génétique.

o 44 % ont vécu au moins un changement familial (divorce, remariage) avant 16 ans.

Comparatifs notables :

o Problèmes avec la loi 2× plus fréquents ;

o Dépression 1,5× plus haute ;

o Toxicomanie 2× plus élevée que les individus élevés par leurs parents biologiques.

3. Risques médicaux pour les femmes qui subissent une ponction d’ovocytes

Les femmes qui subissent une ponction d’ovocytes sont exposées à certains risques, principalement liés à la stimulation ovarienne, à la ponction ovocytaire et, en cas de grossesse, à des complications un peu plus fréquentes que dans les grossesses spontanées. Pour autant, lorsque l’on regarde les campagnes de promotion de la PMA, ces risques sont rarement ou insuffisamment diffusés.

• Syndrome d’hyperstimulation ovarienne : accumulation de liquide dans l’abdomen, troubles respiratoires, risque de thromboses, perturbations électrolytiques, accumulation de liquide dans l’abdomen ou le thorax, déshydratation, troubles de la coagulation, hospitalisation nécessaire

Les centres de PMA utilisent des stratégies pour réduire ce risque mais toutefois sans toujours y parvenir.

• Ponction ovocytaire réalisée sous anesthésie ou sédation.

Risques possibles : infection pelvienne, saignements internes, lésions accidentelles d’organes voisins (rare mais décrit), complications d’anesthésie, douleurs parfois fortes dans les jours qui suivent.

• Risques lors d’une grossesse obtenue via une PMA : hypertension gravidique, pré-éclampsie, placenta anormal (prævia, accreta), diabète gestationnel, accouchement prématuré, petit poids de naissance, risque plus élevé de césarienne.

• La PMA est éprouvante émotionnellement : anxiété, sentiment d’échec, tension dans le couple, fatigue, charge mentale.

Sources : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/19929571/

https://www.chc.be/Services/Centre-de-PMA/PMA/Les-traitements-de-PMA/La-fecondation-in-vitro/Les-effets-secondaires?utm

https://www.mdpi.com/2077-0383/14/4/1053/xml?utm_

https://www.chc.be/Services/Centre-de-PMA/PMA/Les-traitements-de-PMA/La-fecondation-in-vitro/Le-deroulement-de-la-grossesse?utm_source=chatgpt.com

A noter que le suivi à long terme (20, 30, 40 ans) reste limité. Beaucoup d’études ont un suivi de 10–20 ans — ce qui est déjà long, mais peut-être insuffisant pour certaines pathologies à évolution lente.

4. Risques médicaux pour les femmes donneuses de gamètes

• Risques psychologiques : un questionnement identitaire, des émotions complexes liées au fait d’être génétiquement liée à un enfant qu’elles n’élèveront pas.

• Risques liés aux prélèvements d’ovocytes : saignements, infection, douleurs abdominales, complications d’anesthésie

• Syndrome d’hyperstimulation ovarienne : accumulation de liquide dans l’abdomen, troubles respiratoires, risque de thromboses, perturbations électrolytiques, accumulation de liquide dans l’abdomen ou le thorax, déshydratation, troubles de la coagulation, hospitalisation nécessaire

• Risques d’effets secondaires liés au traitement hormonal : ballonnements, inconfort abdominal, sensation de pression dans le bas-ventre, fatigue, sautes d’humeur, céphalées, nausées légères.

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