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« 1000 premiers jours, là où tout commence »

Table des matières

Le Rapport intitulé « les 1 000 premiers jours, là où tout commence » a été rendu le 9 septembre 2020 par une Commission d’experts sous la présidence du neuropsychiatre Cyrulnik.

Nous avions été informés il y a un an du lancement de ce chantier, sous l’égide du Secrétaire d’état en charge de l’enfance et des familles. Partant du principe que les 1 000 premiers jours de la vie de l’enfant étaient déterminants, 18 experts renommés, pédiatres, pédopsychiatre, psychologue, sage-femme ont été consultés.

Que retenir de ce rapport ?

Des constats de bon sens

On y trouve d’abord beaucoup de constats de bon sens, et l’on peut s’en réjouir, même si on a parfois l’impression que les experts enfoncent des portes maintenues ouvertes contre vents et marées par nombre de familles: citons pêle-mêle l’importance des échanges entre les parents et le bébé, avec par exemple la lecture d’histoires et le rôle capital du jeu, la nécessité d’éviter les écrans dans les maisons et de bannir par exemple la télévision de fond, le bénéfice indispensable des sorties dans la nature, le bénéfice de l’allaitement aussi bien pour l’enfant que pour la santé des mères, etc.

Des suggestions intéressantes

D’autres informations sont moins connues, et des préconisations sont intéressantes : ainsi le rapport pointe le nombre important de dépression maternelle postnatale qui touche 10 à 15% des mamans, et il insiste en conséquence sur la nécessité de les accompagner ; ou encore il estime que l’idéal pour un enfant serait de ne pas être séparé de ses parents jusqu’à ses 1 an, et il préconise en conséquence la mise en place, à l’issue du congé maternité, d’une période de congé parental de 9 mois qui serait indemnisée à 75% du revenu perçu, de manière à permettre effectivement à l’enfant de rester avec l’un de ses parents jusqu’à 1 an.

L’importance des liens tissés in utéro

Mais on ne peut s’empêcher d’avoir des interrogations importantes : le rapport étudie les 1000 premiers jours de la vie de l’enfant, qu’il définit comme allant du 4èmemois de grossesse au 2èmeanniversaire. Mais si l’on sait compter, 1 000 jours en arrière à compter du 2èmeanniversaire, on arrive non pas sur le 4èmemois de grossesse mais bien sur le 1ermois … inutile de faire plus de commentaire, si ce n’est que le rapport insiste sur les liens tissés in utero entre la mère et l’enfant et que l’on ne peut qu’espérer que ces experts ne se dédieront pas lorsque les débats sur la GPA reviendront sur la scène.

L’importance du père

D’ailleurs, les experts insistent sur l’importance du père dans la construction de l’enfant. Du père, me direz-vous  ? Et oui, du père même si on note le passage d’un correcteur qui s’est empressé d’ajouter en marge dans beaucoup d’endroit « ou du second parent ». Mais cela montre bien que pour ces experts, on ne peut assimiler père et 2ndeparent. Si cela avait été le cas, ils auraient simplement supprimé toute mention du père et auraient écrit 2ndparent ? Nous ne pouvons que regretter ne pas avoir entendu ces experts se rebeller contre le projet de loi qui veut décider que des enfants n’auront pas le droit d’avoir un père.

Attention à la mainmise de l’Etat

L’analyse de ce rapport se termine sur un point de vigilance : on n’y trouve aucune mention du travail effectué par de nombreuses associations auprès des familles. Les préconisations sont faites comme s’il n’existait aucune proposition en France pour de jeunes parents. Le risque est que les mesures d’accompagnement recommandées soient préemptées totalement et obligatoirement par l’Etat, et avec quel contenu ?

Si la prise en charge par des structures professionnelles sous le contrôle de l’Etat semble indispensable en particulier pour les cas complexes, il est tout aussi indispensable que l’Etat reconnaisse comme complémentaire ou alternatif le travail effectué par d’autres auprès des jeunes parents : les familles élargies tout d’abord, les chantiers éducation des AFC, les maisons des familles créées dans les diocèses etc…

A défaut, et de la même manière qu’en 1984 nous avons vu peser une épée de Damoclès sur le choix de l’école, les parents n’auraient qu’une offre étatique qui pourrait se révéler parfois contraire à nos libertés fondamentales, notamment de conscience et de religion.

Des pistes pour agir

Aussi, pour conclure, quelques pistes d’action à mener :

relayer les bonnes idées autour de vous, et notamment adresser des messages au Ministère et au Secrétaire d’état pour lui demander de les mettre en œuvre, comme celle du congé parental rémunéré pendant 9 mois à 75% du revenu.

vous engager sans attendre dans une association existante ou participer à la création de structures ou de projet de soutien aux jeunes familles et aux jeunes parents. Il faut pouvoir donner un choix aux parents, de la même manière qu’ils peuvent ensuite choisir l’école publique ou une école libre.

Ecouter sur ce rapport la chronique « Et le droit dans tout ça » du 18 septembre 2020 sur radio espérance, présentée par Olivia Sarton 

Consulter le rapport « les 1 000 premiers jours, là où tout commence » ICI 

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