Le droit de vote des enfants : le nouveau visage de l’infantisme

Le droit de vote des enfants : le nouveau visage de l’infantisme

Chronique du 21 octobre 2024, à écouter sur radio Espérance ICI 

Bonjour chers amis auditeurs, voici la chronique des Juristes pour l’enfance « Et le droit dans tout ça ? » présentée aujourd’hui par Matthieu le Tourneur.

Nous souhaitons une très bonne année 2025, à vous, chers auditeurs.

Nous commençons l’année avec une bonne nouvelle, car vous avez été très nombreux à vous joindre au recours que nous préparons contre le programme d’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle. On le voit, les gouvernements passent et le programme est toujours d’actualité, notamment avec le retour de Madame Borne au ministère de l’éducation nationale et celui de Madame Bergé à l’égalité homme femme. Il est donc très probable que le programme soit soumis au contrôle du juge, grâce à notre recours.

Cette semaine, nous attirons votre attention le concept d’infantisme, qui est à nouveau ressorti à l’occasion de la parution d’un tract chez Gallimard intitulé Pour le droit de vote dès la naissance. L’auteur, Clémentine Beauvais, propose que soit attribué dès la naissance un droit de vote à chaque personne. Cela revient à retirer la condition d’âge du droit de vote. La logique est la suivante, le droit de vote n’a cessé d’être élargi durant plus d’un siècle. Autrefois réservé aux personnes payant un impôt, le doit de vote a été octroyé à tous les hommes, puis à toutes les femmes, puis abaissé de 21 à 18 ans. Il y a d’ailleurs régulièrement des débats autour de l’abaissement de l’âge à 16 ans. L’auteur considère qu’en fait, ces limites d’âges sont des discriminations à l’encontre des enfants et qu’elles doivent être abolies.

Face à ce type de proposition, il faut rappeler des principes juridiques essentiels. Tout d’abord, la distinction entre deux catégories est le début de la protection. Si l’on distingue les hommes et les femmes dans les compétitions sportives, c’est dans un objectif de protéger les femmes et leur capacité à atteindre les premières places. Si l’on distingue dans le droit de vote les mineurs des majeurs c’est car le droit de vote est fondé sur la capacité à choisir à décider et à assumer les conséquences de son vote ensuite. Si les mineurs n’ont pas le droit de vote, c’est parce qu’ils ne sont pas dans la capacité de comprendre le geste qu’ils posent et qu’ils ne peuvent pas en assumer les conséquences. Faire assumer des choix à une personne qui n’est pas capable de les faire est une forme de violence.

Une seule bonne solution : Respecter le temps de l’enfance. C’est un temps qui n’est pas celui des adultes, c’est un temps qui respecte leurs construction et qui les aide à grandir. Toutes les initiatives visant à faire de l’enfant un adulte comme les autres sont dangereuses pour lui.

Il reste une autre idée que réfute l’auteur mais qui pourrait être intéressante dans le cadre d’une politique familiale ambitieuse. Cette idée serait de donner un droit de vote par enfant aux familles qui en ont. Cela modifierait le poids électorales des familles et pourrait ainsi favoriser les politiques familiales. Il n’en reste pas moins que dans ces cas là le droit de vote ne serait pas exercé par l’enfant, mais par ses parents.

Quoi qu’il en soit, la question de l’infantisme est de plus en plus importante et il apparait qu’elle est une menace pour la protection des enfants et le temps de l’enfance.

Aussi chers auditeurs, restez vigilants lorsque sous couvert de bonnes intentions on vous propose une mise en danger des enfants.

À la semaine prochaine.

Et le droit dans tout ça ?

Une chronique de Juristes pour l’enfance présentée chaque lundi sur Radio Espérance, par Olivia Sarton, Matthieu le Tourneur et Aude Mirkovic, à 8h, 12h45 et 19h20 (durée 3 minutes)

Retrouvez toutes les chroniques Et le droit dans tout ça ? sur radio Espérance ICI

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