La Rapporteuse spéciale de l’ONU sur les violences faites aux femmes demande l’abolition de la GPA sous toutes ses formes

Chronique du 8 septembre 2025, à écouter sur radio Espérance ICI (https://et-le-droit-dans-tout-ca-radio-esperance.transistor.fm)

 

Chers amis auditeurs, nous commençons cette année avec une bonne nouvelle, et cela concerne la gestation pour autrui, la GPA. Rappelons que la GPA est le procédé par lequel une ou deux personnes, qu’on appelle les commanditaires, conviennent avec une femme, la mère porteuse, qu’elle portera un enfant qu’elle leur remettra à la naissance.

La Rapporteuse spéciale pour l’ONU sur les violences faites aux femmes et aux filles, Madame Reem Alsalem, a rendu public cet été un rapport consacré à la GPA qu’elle présentera en octobre à l’Assemblée générale des Nations Unies (voir le rapport ICI). 

Ce rapport est sans appel : la Rapporteuse spéciale constate que « la gestation pour autrui se caractérise par de l’exploitation et de la violence à l’égard des femmes et des enfants », traite « le corps des femmes comme une marchandise et un objet », « en exposant les mères porteuses et les enfants à de graves violations des droits humains » (§ 69).

Elle demande par conséquent aux États (§ 70) d’interdire la GPA sous toutes ses formes et de travailler à l’adoption d’un instrument international qui interdise toutes les formes de GPA.

Quelle joie de découvrir, au cœur de l’été, ce rapport lucide et courageux !

Quel encouragement pour tous ceux qui s’engagent pour préserver l’humanité de ce fléau de la GPA, et qui ont été nombreux à répondre à l’appel à contribution de Reem Alsalem, en vue de la rédaction de ce rapport, à commencer par Juristes pour l’enfance et aussi bien sûr la Déclaration de Casablanca, ce groupe international d’experts qui œuvre pour promouvoir l’abolition universelle de la GPA.

Pour la 1ère fois, à l’ONU, la GPA est dénoncée sous toutes ses formes : c’est la reconnaissance que la GPA dite « éthique » n’existe pas et ne peut pas exister.

Ceux qui invoquent l’idée d’une GPA éthique ont souvent la bonne intention de limiter les dérives de la GPA : par exemple, ces fermes à bébé en Afrique ou en Géorgie, dans lesquelles sont entassées des femmes enceintes en attendant de livrer la marchandise, les enfants.

Si ces pratiques sont révoltantes, ce rapport invite à réaliser que c’est la GPA en elle-même qui est une dérive, et qu’aucune règlementation ne pourra rendre éthique le fait de fabriquer un enfant en vue de le séparer de sa mère et de le priver de sa filiation pour réaliser le projet d’autrui.

Chers auditeurs, un rapport de l’ONU demande aux États d’interdire la GPA, toutes les GPA. 

Il peut susciter une prise de conscience sans précédent : à nous de contribuer à cette prise de conscience en partageant, sans modération, cette bonne nouvelle !

 

Voir

 

Voir le rapport de Reem Alsalem, rapporteuse spéciale ONU sur les violences faites aux femmes et aux filles, ICI

Voir le communiqué de presse de Juristes pour l’enfance, ICI

 

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Et le droit dans tout ça ?

Une chronique de Juristes pour l’enfance présentée chaque lundi sur Radio Espérance, par Olivia Sarton, Matthieu le Tourneur et Aude Mirkovic, à 8h, 12h45 et 19h20 (durée 3 minutes)

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