Respecter le temps de l’enfance

Chronique du 23 juin 2025, à écouter sur radio Espérance ICI (https://et-le-droit-dans-tout-ca-radio-esperance.transistor.fm/episodes/respecter-le-temps-de-lenfance)

 

Chers amis auditeurs, bonjour, bienvenue dans la chronique de Juristes pour l’enfance, et le droit dans tout ça, présentée aujourd’hui par Aude Mirkovic.

Le colloque annoncé par Juristes pour l’enfance sur le thème : « Parents, 1ers et principaux éducateurs », s’est tenu comme prévu à Paris le 13 juin dernier.

A quoi bon un colloque sur ce sujet, me direz-vous : si les parents ne sont pas les 1er éducateurs, qui le sera ?

C’est pourquoi je partage avec vous aujourd’hui une des raisons qui nous ont conduits à organiser ce colloque, à savoir la tendance que nous constatons à vouloir émanciper les enfants de l’autorité parentale, sous prétexte de leur donner de l’autonomie, comme si l’autorité parentale était un carcan liberticide.

Par exemple, en matière de santé, chaque loi nouvelle allonge la liste des actes que les enfants peuvent accomplir sans même que leurs parents ne soient au courant, comme l’accès à la contraception et à l’avortement.

Vouloir émanciper les enfants n’est pas à rejeter en bloc, car l’éducation consiste avant tout à apprendre à l’enfant à faire bon usage de sa liberté, à devenir autonome, capable de prendre ses propres décisions.

C’est pourquoi lui donner un certaine autonomie, progressive, est donc non seulement une bonne chose mais nécessaire.

Cependant, il est excessif d’en déduire que l’autorité parentale serait un carcan oppressif en elle-même. L’enfant est en effet un être vulnérable, qui n’a pas sa pleine capacité juridique car il n’a pas les moyens de l’exercer. Les parents sont, sauf cas particulier, les mieux placés pour guider l’enfant vers sa pleine capacité, c’est-à-dire l’éduquer et prendre soin de lui, en exerçant l’autorité parentale.

Certes, il y a des situations dysfonctionnelles dans lesquelles l’autorité parentale est exercée d’une manière écrasante pour l’enfant au lieu d’être le tuteur, -au sens le tuteur d’un arbre-, le soutien pour l’aider à grandir.

Remettre en cause l’autorité parentale sous prétexte qu’elle est mal comprise par certains est excessif, mais cela nous permet de comprendre que la primauté éducative des parents (leur statut de premiers et principaux éducateurs) n’est pas une fin en soi : elle est finalisée, et cette finalité est l’enfant. Elle n’est pas un faire-valoir pour les parents ni un moyen d’oppression, elle est une responsabilité au service du bien de l’enfant.

L’intérêt de l’enfant, le besoin de l’enfant, est que soit respecté son statut d’enfant, et « libérer » l’enfant revient en réalité à faire peser sur ses jeunes épaules des responsabilités qu’il n’est pas capable de porter, qui ne sont pas de son âge.

D’ailleurs, une fois les parents disqualifiés dans leur rôle éducatif, l’enfant prétendument libéré tombe en réalité sous la coupe d’autrui, les réseaux sociaux, l’État.

L’enfant n’est pas un petit adulte. Restaurer et conforter les parents dans leur autorité, c’est rendre aux enfants tout simplement leur enfance.

 

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Et le droit dans tout ça ?

Une chronique de Juristes pour l’enfance présentée chaque lundi sur Radio Espérance, par Olivia Sarton, Matthieu le Tourneur et Aude Mirkovic, à 8h, 12h45 et 19h20 (durée 3 minutes)

Retrouvez toutes les chroniques Et le droit dans tout ça ? sur radio Espérance ICI, sur YouTube ICI et sur toutes les plates-formes ICI

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