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Cours d’éducation à la sexualité et respect de l’enfance (Chronique radio par Olivia Sarton)

Table des matières

Et le droit dans tout ça ? Une chronique présentée chaque semaine par Juristes pour l’enfance sur Radio Espérance

Présentée par Aude Mirkovic et Olivia Sarton, le vendredi à 7h50, 12h40 et 19h05 ainsi que le samedi à 8h20 (durée 3 minutes)

Emission du 25 novembre 2022 à écouter ici : Cours d’éducation à la sexualité et respect de l’enfance

 

Dans son rapport annuel sur les Droits de l’enfant présenté le 17 novembre 2022,  la Défenseure des droits a recommandé que soient rendues effectives les trois séances d’éducation à la sexualité prévues par la loi.

De quoi s’agit-il ? Depuis 2001, le Code de l’éducation a inscrit l’obligation pour les écoles, collèges, lycées de réaliser trois séances annuelles d’éducation à la sexualité auprès des élèves. Dans les écoles privées sous contrat également soumises à cette obligation, ces séances s’appellent EARS – éducation à la vie affective et sexuelle. Vous noterez tout de suite une différence : la nécessité d’éduquer à l’affectivité et non pas simplement à la sexualité.

L’objectif du Code de l’éducation est que 100% des jeunes reçoivent – je cite – « une éducation de qualité à la sexualité et aux risques liés, tout au long de leur cursus scolaire ».

La Défenseure des droits regrette que beaucoup d’établissements n’organisent pas ces séances. Elle estime qu’elles sont nécessaires pour « sensibiliser les enfants et les jeunes au respect du corps humain, prévenir les violences sexuelles et sexistes et promouvoir une vision égalitaire des relations entre les femmes et les hommes ».

Et elle a raison, il paraît indispensable que les enfants et les jeunes puissent bénéficier d’une parole et d’un éclairage qui prennent le contre-pied de ce qu’ils voient dans les vidéos pornographiques.

 

Mais il est malheureusement fréquent que, lorsqu’elles sont organisées, ces séances suscitent les plus grandes réserves :

Des établissements font intervenir des associations qui proposent du contenu à la limite de la pornographie, qui ne respecte ni la pudeur ni l’évolution propre de chaque enfant, et qui pousse à la recherche du plaisir sexuel par l’exploitation des corps conçus comme simples instruments de plaisir. Un exemple ? L’émission Zone interdite intitulée « Internet et les réseaux sociaux, sexualité : quels dangers guettent les enfants ? » diffusée en janvier 2022 sur M6. Outre l’intervention d’une association proposant aux lycéens de discuter des pratiques sexuelles dans des termes crus et sans s’interroger sur le respect de la pudeur et de l’intimité de chacun, on voit également le lycée organiser la projection d’un film retraçant « l’amour » développé par une jeune fille pour une machine (un ancien manège) avec des scènes de jouissance de la jeune fille sur ce manège. Le but affiché est de faire réfléchir les lycéens sur la possibilité d’une sexualité avec des machines, qui serait une sexualité comme une autre, ce que les lycéens finissent par approuver après une intense séance de lavage de cerveau.

En droit, une telle séance devrait recevoir la qualification de corruption de mineur qui incrimine les agissements qui ont pour objet de pervertir la sexualité d’un mineur et/ou qui l’encouragent à avoir une activité sexuelle dépravée (c’est-à-dire habituellement dénuée de sens moral).

Quelques professionnels trop peu nombreux tirent la sonnette d’alarme sur le caractère inapproprié de ces séances, dénonçant cette « forme de violence que constitue la confrontation brutale et crue au sexuel » organisée dans les établissements scolaires[1].

Et que dire, depuis que certaines séances véhiculent auprès des enfants et des jeunes le fantasme de la possibilité de choisir son genre et de réfuter, ce faisant, la réalité de leur sexe de naissance.

 

En bref, vous l’aurez compris. Ces séances ne peuvent être bénéfique pour les enfants et les jeunes que si elles sont ajustées à l’anthropologie et dispensées dans le but d’une véritable éducation à la vie affective et à une sexualité maîtrisée et non débridée.

Alors comment s’en assurer ? Un bon moyen pour s’en assurer pour les parents et les enseignants est de proposer dans leurs établissements scolaires des associations agréées qui auront à cœur de transmettre une éducation à l’amour et non à la consommation sexuelle. Par exemple les associations TeenSTAR, le Cler, Parlez-moi d’amour, Apprendre à aimer, Cycloshow-XY France ou Com’je t’aime.

Bref, il faut s’impliquer afin de s’assurer que les jeunes recevront la bonne formation et la bonne information.

 

[1] https://www.lexpress.fr/actualite/idees-et-debats/ca-change-rien-avec-qui-tu-couches-quelle-education-sexuelle-pour-nos-enfants_2166108.html

 

Retrouvez toutes les chroniques JPE « Et le droit dans tout ça » sur radio Espérance ICI

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